Best in Show : Tant qu'il y aura des chiens
Cinéma

Best in Show : Tant qu’il y aura des chiens

C’est en fréquentant le centre d’entraînement pour chiens de son quartier que le réalisateur américain Christopher Guest en est venu à découvrir une faune bizarre, constituée autant de chiens sophistiqués que de maîtres  fanatiques.

C’est en fréquentant le centre d’entraînement pour chiens de son quartier que le réalisateur américain Christopher Guest en est venu à découvrir une faune bizarre, constituée autant de chiens sophistiqués que de maîtres fanatiques. Des gens ayant transposé tout l’amour qu’ils pouvaient porter à l’humanité sur une boule à poils. Guest eut l’idée de réunir la majorité du casting de son film précédent, Waiting for Guffman, afin de tenter un portrait du milieu. Les acteurs se sont donc inventer une passion sans bornes pour la race canine. Une passion qui, dans le film, trouve son apothéose dans un fameux concours du plus beau pitou.

La démarche empruntée par le cinéaste mérite mention. Guest, aussi connu pour avoir sérieusement déliré dans le documentaire rock This is Spinal Tap, présente son film comme un pseudo-documentaire. Et s’il n’eût été quelques extravagances bien fictionnelles ou certains caractères soulignés à gros traits, on y croirait presque. Quatre couples et un solitaire (Christopher Guest, en personne) prennent place devant une caméra frontale afin de discourir de l’amour qu’ils portent à Saint-Pitou. Eugene Levy, également coscénariste du film, y remplit quant à lui le rôle d’un inénarrable propriétaire de terrier que la nature a pourvu de deux pieds gauches (le maître, pas le chien…). Une caméra tremblante, cette fois, traque tout ce beau monde lors des préparatifs précédant le prestigieux Mayflower Dog Show. Les esprits surchauffent et les chiens dévoilent leur côté artiste-nerveux-avant-de-monter-sur-scène. La parade débute, accompagnée par les remarques désopilantes d’un commentateur "sportif" (Fred Willard), absolument inculte en la matière, et qui, malgré lui, ne fait que souligner davantage l’absurde de la compétition.

Les situations sont cocasses et on rit de bon coeur malgré le ridicule du tableau. Les caniches font voler au vent une frange défrisée au séchoir ainsi qu’une fourrure taillée comme une haie victorienne alors que les shih tzus arborent avec fierté un toupet figé au fixatif. Tout le long du film, le pied nous démange. Tant de caniches à haïr! Tant de coups de pied refoulés. C’est d’ailleurs une réelle frustration que de ne pouvoir traverser l’écran pour faire un peu de ménage parmi ces bêtes à l’allure grotesque.

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