The Tao of Steve : Le secret de mon succès
Cinéma

The Tao of Steve : Le secret de mon succès

C’est peut-être politiquement incorrect à dire, mais The Tao of Steve est le genre de film fait pour donner l’impression à de jeunes Américains en mal de réflexion (mais pas trop) qu’ils sont plus intelligents en sortant de la salle que lorsqu’ils y sont entrés.

Au collège, Steve (Donal Logue) était un tombeur, beau, jeune, sûr de lui, promis à un avenir brillant. Dix ans plus tard, il est un tout petit peu moins jeune, il a pris une bonne trentaine de livres, il travaille dans une garderie, il vit avec des copains, et il est toujours aussi populaire auprès des dames. Son secret: une méthode vieille comme le monde, qui consiste à jouer l’indifférence sans faire le difficile. C’est le propre du genre humain de désirer ce qu’on n’a pas. Tout va bien pour ce cool guy de Santa Fe, jusqu’à ce qu’il craque pour une ancienne flamme (Greer Goodman), qui ne tombera pas dans le panneau du "Tao de Steve", et qui l’obligera à voir un peu plus loin que le bout de son nez. Mais comment tout cela peut-il bien finir?!

C’est peut-être politiquement incorrect à dire, mais The Tao of Steve est le genre de film fait pour donner l’impression à de jeunes Américains en mal de réflexion (mais pas trop) qu’ils sont plus intelligents en sortant de la salle que lorsqu’ils y sont entrés. Estampillé en bonne et due forme du sceau "qualité indépendante" (grâce au Prix spécial du jury du Festival de Sundance décerné à Donal Logue), le premier film de Jenniphr Goodman est une petite comédie de moeurs, aussitôt vue, aussitôt oubliée. Alors pourquoi cet engouement d’une certaine critique américaine? En partie parce que le personnage principal est un séducteur avec une bonne bedaine de bière, qui ne rêve pas d’être Tom Cruise. La belle affaire! Enlevez le bide que Donal Logue s’est fait pousser pour les besoins de la cause, et vous avez une variation anodine sur les rapports hommes-femmes, une comédie romantique précuite, aux dialogues prédigérés, mi-psycho-pop, mi-sketch d’humour. C’est pas méchant, mais c’est pas fort.

Cela dit, le prix d’interprétation décerné à Donal Logue est tout à fait mérité: c’est lui qui fait le film, parfaitement crédible en John Candy qui se prend pour Monsieur de Valmont! Hélas, le film, lui, est plus près de Red, Rock, West que des Liaisons dangereuses. Par ailleurs, politiquement correct ou pas, considérer un type travaillant dans une garderie comme un gentil raté, qui ne fout pas grand-chose de sa vie, c’est vraiment pas l’idée du siècle…

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