Léa : Yvan Liva (All. 1996)
Cinéma

Léa : Yvan Liva (All. 1996)

Voici une histoire aussi triste que belle, un conte de fées cauchemardesque. Léa, première réalisation d »Yvan Liva, brode une fiction sur une histoire vécue, celle d »une jeune femme, morte à Hambourg des suites de coups reçus sur la tête quand elle était enfant. On découvre que cette femme a écrit à sa mère morte 916 lettres et 876 poèmes. Des ouvres d »une troublante beauté poétique. Liva a donné les traits de Léa à une pâle Cendrillon (Lenka Vlasakova); ceux de son mari, un prince pas très charmant, à Christian Redl; et la bonne fée, la seule bonté clairvoyante de ce film, a le visage toujours séducteur d »Hanna Schygulla. Pas facile de jouer avec les règles du conte, mais le réalisateur est à la fois un peintre, soignant à merveille ses enluminures, et un vrai conteur: on entre dans le tourbillon sensuel et organique de cette histoire en buvant les instants de bonheur et de lumière comme des assoiffés. Léa est un film solide et maîtrisé, avec un récit qui accroche et une mise en scène qui a du souffle; du vrai romantisme.