L'unité fiction d'ARTE : L'art en douce
Cinéma

L’unité fiction d’ARTE : L’art en douce

Pendant les Rencontres internationales du documentaire, la Cinémathèque québécoise continue à projeter des oeuvres qui mériteraient beaucoup plus qu’un visionnement unique. Ainsi vont les choses dans le beau monde de la distribution, mais cela n’empêche pas d’en parler. En 1991, la chaîne culturelle européenne ARTE a compris que l’on pouvait se donner les moyens de revoir le médium télé, en l’imaginant inventif, atypique et  multiple.

Pendant les Rencontres internationales du documentaire, la Cinémathèque québécoise continue à projeter des oeuvres qui mériteraient beaucoup plus qu’un visionnement unique. Ainsi vont les choses dans le beau monde de la distribution, mais cela n’empêche pas d’en parler. En 1991, la chaîne culturelle européenne ARTE a compris que l’on pouvait se donner les moyens de revoir le médium télé, en l’imaginant inventif, atypique et multiple. Bref, intelligent et pas rasoir. Pour cela, Arte a poussé les créations de fiction sous différents thèmes: Tous les garçons et les filles de leur âge, ou 2000 vu par… (dans lequel Don MacKellar avait casé son excellent Last Night). La Cinémathèque propose deux nouveaux thèmes chez ARTE: Petites caméras (où l’outil de base est la caméra numérique) et Gauche/droite, histoire de dresser un portrait du politique aujourd’hui. Seul à ne pas entrer dans l’un ou l’autre cadre, le film Ressources humaines, de Laurent Cantet, a droit à une sortie plus large.

Les Petites Caméras sont passées bien vite et tous n’ont pas vu le dernier film de Claude Miller, La Chambre des magiciennes, un bijou envoûtant, bizarre et drôle, avec Yves Jacques, Mathilde Seigner et Anne Brochet, qui amadoue le numérique en langage cinématographique. Tout le talent de ce grand réalisateur dans la petite machine. Et tous n’ont pas vu non plus la détermination farouche de Dominique Blanc qui veut aider son prochain, malgré lui et les autres, dans Sur quel pied danser?, de Jacques Fansten, une autre fable, fort juste. Pour cette étonnante actrice, on peut se rattraper dans la section politique, avec La Voleuse de Saint-Lubin, de Claire Devers, où elle joue une femme qui en vient à voler dans un supermarché pour nourrir ses filles et à invoquer en cour l’état de nécessité. Très français: deux quadragénaires frustrés par une étudiante plantureuse et folle de Mitterand, ou une métaphore de la politique mitterrandienne dans Tonton et Tontaine, de Tonie Marshall. Le Petit Voleur, d’Erick Zonca (La Vie rêvée des anges), n’a pas eu forte presse; mais on peut se laisser tenter par le politique polar (Le Détour, de Pierre Salvadori) ou le cas immigration (Les Terres froides, de Sébastien Lifshitz). Un seul visionnement, une seule journée pour chacun des films: c’est ça, ou c’est l’oubli!

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