

Dr. Seuss’ How The Grinch Stole Christmas : Vert solitaire
Saviez-vous que dans un flocon de neige se trouvaient des êtres avec des nez de musaraigne, habillés comme des popsicles? Ce ne sont pas des acariens, mais les habitants de Whoville, les Whos, fanatiques adorateurs de Noël.
Juliette Ruer
Saviez-vous que dans un flocon de neige se trouvaient des êtres avec des nez de musaraigne, habillés comme des popsicles? Ce ne sont pas des acariens, mais les habitants de Whoville, les Whos, fanatiques adorateurs de Noël. Seul un grincheux, tout vert et poilu, ne veut rien savoir de cette fête. Parce que son coeur est asséché, il déclare une haine tenace aux Whos et à Noël. Ce conte pour enfants vient de l’imagination débordante de Theodor S. Geisel (Dr. Seuss), connu pour The Cat in the Hat et, au cinéma, pour The 5000 Fingers of Dr. T réalisé dans les années 50. Avec How The Grinch Stole Christmas, on se trouve dans l’épicentre de la culture populaire américaine, juste à côté de The Wizard of Oz. Mais on n’est pas obligé d’être citoyen américain pour comprendre, et malheureusement, pour supporter cette guimauve indigeste.
Brian Glazer (producteur) et Ron Howard (réalisateur) s’en foutent totalement, ils avancent avec la grâce d’un rouleau compresseur: Cocoon, Apollo 13, Splash, Backdraft, Far and away, Ransom, The Nutty Professor, Liar Liar, etc. Ces deux-là sont "shootés" au box-office; et Hollywood respire par eux. Et comme ce sont de grands enfants (d’ailleurs, Ron Howard n’a pas changé depuis Happy Days), ils ne pouvaient pas laisser cette histoire dans les pages d’un livre et dans les souvenirs d’un cartoon vieillissant. Le fric et la naïveté en font des candidats idéaux pour ce genre d’entreprise. Tim Burton? Il est le côté sombre de la Force; on ne l’emploie que dans des cas de grande méchanceté. Ici, tout est clair, joyeux et moralisateur; le décor est une confiserie géante à rendre jaloux des armées de munchkins, avec des volutes et des courbes qui feraient vomir Antonio Gaudi. On dirait le village du père Noël décoré par Barbie. Jim Carrey se reconnaît tout de suite dans cette bonbonnière. Il est vert fluo, il remue et il hurle. Voilà son comportement habituel quand on ne lui donne pas de nourriture substantielle (Man on the Moon). Ses innombrables mimiques et parodies n’apportent rien de plus à ses talents d’homme caoutchouc. Il est simplement plus laid dans un costume de lycra/spandex recouvert de poils de yack teints, cousus un à un… En gros, on repassera pour le monde imaginaire. Ce film respire l’amalgame, un croisement entre l’attraction Disneyworld, le Cirque du Soleil et le Toys R Us. Pour la magie, relouez Willy Wonka & The Chocolate Factory.
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