

Vidéaste recherché(e) : L’affaire pellicule
De concours régional lors de ses premiers balbutiements il y a 10 ans à l’événement d’envergure de cette année, Vidéaste recherché(e) est maintenant devenu un incontournable dans le domaine de la vidéo au Québec. État des lieux des changements offerts par ce concours qui permet de jeter un regard différent sur la production d’ici et d’ailleurs.
Jean-François Dupont
Le hasard fait quand même bien les choses. L’année où le concours Vidéaste recherché(e) célèbre son 10e anniversaire, l’événement prend une envergure que les fondateurs avaient espérée depuis ses tout débuts et que plusieurs auraient sans doute crue impossible à l’époque. En effet, le nombre de vidéastes participants et de collaborateurs à la diffusion du projet a entraîné des ajouts et des modifications considérables qui lui donnent maintenant une visibilité et une importance jamais atteintes jusqu’ici.
Jusqu’à l’année dernière, c’était essentiellement des vidéastes de la région de Québec qui profitaient de cette plateforme faisant la promotion de la relève dans le domaine de la vidéo de fiction ou du documentaire. Cette année, le nombre d’oeuvres inscrites passe de 78 (en 1999) à 134, dont 37 % proviennent de la région de Québec, 34 % de Montréal et 29 % des différentes régions du Québec. Ce faisant, les organisateurs ont ainsi pu diviser la compétition en trois catégories distinctes – la fiction (13 finalistes), le documentaire (6 finalistes) et la vidéo expérimentale (16 finalistes) -, réparties en autant de soirées. Lors de chacune de ces soirées thématiques, le public sera appelé à choisir un gagnant, qui viendra s’ajouter au lauréat déterminé par un jury, présidé cette année par la réalisatrice Manon Barbeau. Ainsi, les récipiendaires du prix du jury se verront remettre un prix de 1 000 $ et un prix en équipement, soit de La Bande Vidéo ou de Vidéo Femmes. Le même montant sera octroyé aux vidéastes choisis par le public et ces deux prix seront remis à la fin de chaque soirée.
On sait que l’événement profitait déjà depuis ses débuts d’une belle vitrine avec la participation de Radio-Canada, qui offre encore cette année une émission consacrée aux finalistes (le 10 décembre à 23h30). Par contre, la société d’État n’est plus la seule à donner dans le prosélytisme vidéographique car Télé-Québec vient d’annoncer qu’elle s’associait elle aussi au concours, mais de façon encore plus tangible. Non seulement remettra-t-elle les prix du jury, mais elle s’engage à diffuser sur ses ondes les bandes en compétition dans ce qui sera sans doute une série d’émissions diffusées au printemps, concept qui reste à confirmer et à préciser.
En ce qui concerne les oeuvres elles-mêmes, Mireille Plamondon, coordinatrice de l’événement, souligne certaines récurrences dans les thèmes abordés. "Cette année, on retrouve des préoccupations qui concernent les jeunes adultes, soit principalement la recherche d’identité et le mal de vivre. L’inceste est aussi assez présent, ce qui nous a un peu surpris…"
Si Vidéaste recherché(e) prend de l’expansion au Québec, il ouvre aussi ses portes à l’étranger en présentant un volet international la journée du 25 novembre, alors que différents vidéastes d’ailleurs lèveront le voile sur leurs productions. Une première partie sera consacrée au travail d’animation du Libanais George Khoury, pionnier novateur dans ce domaine. Puis ce sera au tour de la jeune vidéaste marocaine Mona Abed de venir présenter les vidéos primés lors du cinquième Festival Art Vidéo de Casablanca et qui se veut le révélateur des tendances actuelles dans les pays du Maghreb. Ensuite, Marc Mercier des Instants Vidéo de Manosque viendra présenter une conférence sur l’histoire de ce médium en France. Son propos sera étayé de nombreuses présentations vidéo.
Les organisateurs comptent donc beaucoup sur la présence du public à compter du jeudi 23 novembre. Non seulement aura-t-il l’avenir d’un vidéaste entre ses mains, mais le principal objectif de Vidéaste recherché(e) reste toujours de donner à ces jeunes auteurs une visibilité qu’ils pourraient difficilement trouver ailleurs.
Du 23 au 25 novembre
À l’amphithéâtre Daniel-Johnson
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