

Sam Karmann France, 2000
Josiane Ouellet
Rien ne va plus pour Simon (Jean-Pierre Bacri, aigri et détestable à souhait), un auteur à l’aube de la cinquantaine qui dénigre son travail, sait que sa femme (Nicole Garcia) le trompe et méprise âprement ses enfants. L’étrange animal souffre d’un mal de vivre lancinant, se traduisant par une révolte passive, apparente indifférence teintée d’ennui. Baladant sa morosité entre le cabinet de l’amant de son épouse et celui de son psychiatre, il observe sa vie tel un étranger. Affrontant le quotidien dans un état de prostration silencieuse, il s’isole, pensif. Devrait-il tout quitter pour échapper à l’insupportable regard d’autrui? En panne à un carrefour de son existence, c’est une séduisante légende qui l’aidera finalement à passer son examen de conscience.
Kennedy et moi aborde sensiblement le même thème que Beauté américaine – critique sociale en moins –, mais de manière totalement différente: rythme lent, ton introspectif; rien à voir avec le caractère dynamique et flamboyant de l’ouvre de Mendes. Ici, l’obsession du protagoniste prend la forme d’une montre ayant supposément appartenue à Kennedy tandis que la conclusion bifurque vers l’espoir plutôt que la tragédie. Bref, un film à l’image de son héros: plutôt terne et plat – dépression oblige -, mais affichant un petit côté cynique fort intéressant; un sujet maintes fois étudié, sur lequel Karmann jette néanmoins un éclairage personnel. Honnête.