Protection : Miséricorde
Cinéma

Protection : Miséricorde

Dans un passé pas si lointain, Bruce Spangler était un travailleur social affecté au douloureux chapitre de la protection des enfants. La déchéance humaine qui gangrène dans les bas-fonds, il l’a vue.

Dans un passé pas si lointain, Bruce Spangler était un travailleur social affecté au douloureux chapitre de la protection des enfants. La déchéance humaine qui gangrène dans les bas-fonds, il l’a vue. Le coeur boursouflé de vécu, ce Canadien de l’Ouest a entrepris de soulager sa conscience. Aussi réalisateur de documentaires, il a empoigné une caméra (légère, à en croire l’image branlante) et s’est lancé dans une fiction sur ce je-ne-sais-quoi de vicieux qu’a la drogue. Dans sa volonté de faire jaillir la réalité crue, le cinéaste débutant fait certes preuve de naturalisme, mais on est loin du Ken Loach escompté. Absorbé par l’urgence de son propos, Spangler ne s’est pas rendu compte qu’il avait chaussé des bottines de plomb qui lui donnent un pas pesant.

Le drame se trame à Surrey, un quartier malfamé de Vancouver. Betty (Jillian Fargey), mère de deux enfants, est rachitique et elle se pique. Joe (William MacDonald), son copain, tout aussi accro, la manipule d’une main et flatte, de l’autre, les rondeurs naissantes de sa fille. Jane (Nancy Sivak), assistante sociale, vogue quant à elle en pleine désillusion. Le coeur gros et l’espoir éteint, elle se confiera (en montage parallèle) à un ex-collègue. Un constat d’échec brûle ses lèvres. La réhabilitation des toxicomanes comporte de lourdes failles et une faute peut s’avérer fatale. Alors, on se contente de saisir leurs enfants, pour quelque temps, tels des huissiers de biens humains. Un tableau sombre qu’une mise en scène scolaire et empâtée laisse malheureusement dénué de tout impact.

À Ex-Centris
Version anglaise, sous-titrée québécois
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