Retour sur les JutraOn connaît la chanson
Retour sur les Jutra
Que retenir de la troisième soirée des Jutra? La robe d’Yves Jacques; l’aisance d’Élise Guilbault; l’attention exquise de Chloé Sainte-Marie envers Gilles Carle; un hommage trop court envers ce dernier; les remerciements de plus en plus mécaniques de Denis Villeneuve au fur et à mesure que les prix tombaient pour Maelström; la mise de côté du coup de coeur 2000 (La Moitié gauche du frigo), la clarté et l’assurance du message de Paul Ahmarani, meilleur acteur; l’incompréhension devant Marie-Josée Croze, sacrée meilleure actrice après les Génies; l’ouragan vivifiant qu’est Marie-Jo Thério; le plaisir de voir À la recherche de Louis Archambault et Le Chapeau récompensés; la musique d’ascenseur qui engluait le tout et le ras-le-bol grandissant des vignettes "souvenirs de cinéma" des commanditaires, si insipides qu’on aimerait les remplacer par des informations plus pertinentes sur le 7e art, sur le qui-fait-quoi dans ce beau monde, par exemple… À l’année prochaine!
On connaît la chanson
Ça sent le printemps à la Cinémathèque québécoise: sous le thème "On connaît la chanson", le mois de mars sera donc chantant. On a regroupé les arias, les ritournelles, les berceuses et les tubes en 24 films. Histoire de retrouver avec bonheur les déhanchements du sexy chaperon rouge qui chante "O Wolfie" dans Red Hot Riding Hood, de Tex Avery (1943); la chevelure en bataille de Rita Hayworth quand elle lance "Put the Blame on Mame", dans Gilda, de Charles Vidor (1946); les cheveux laqués de Tino Rossi, dans Marinella, de Pierre Caron (1936); et le charme de Jeanne Moreau entonnant "Le Tourbillon", dans Jules et Jim, de François Truffaut (1962). À ne rater sous aucun prétexte Les Visiteurs du soir, de Marcel Carné; Gertrud, de Carl Theodor Dreyer; Les Temps modernes, de Charlie Chaplin; la romance populiste de Sous les toits de Paris, de René Clair (1930); la chanson de Leonard Cohen dans The Ernie Game, de Don Owen (1967); Bourvil dans Le Trou normand, de Jean Boyer (1952) et Mistinguett dans Rigolboche, de Christian-Jaque (1936). Bien sûr, la mise en bouche est délectable: On connaît la chanson, d’Alain Resnais (1997) est à la fois florilège de tubes, chassé-croisé d’acteurs étonnants, réflexion sur l’humanité et oeuvre cinématographique complexe. À la fois lourd et léger, une vraie chansonnette… La programmation continuera en avril et en mai. À la Cinémathèque québécoise.