Café Olé : Multiculturel
Cinéma

Café Olé : Multiculturel

Les Britanniques y arrivent bien, les Américains ont été des maîtres en la matière, et les Français ont souvent des ratés: la comédie romantique, celle qui fait fondre et soupirer, celle qui a l’écriture fine et la légèreté d’une bulle de savon, n’est pas un genre donné à tout le monde. Et au Québec, on n’est pas des surdoués non plus. Cela n’empêche pas  d’essayer.

Les Britanniques y arrivent bien, les Américains ont été des maîtres en la matière, et les Français ont souvent des ratés: la comédie romantique, celle qui fait fondre et soupirer, celle qui a l’écriture fine et la légèreté d’une bulle de savon, n’est pas un genre donné à tout le monde. Et au Québec, on n’est pas des surdoués non plus. Cela n’empêche pas d’essayer. Richard Roy s’est lancé avec Café Olé, un petit film sympathique, mais parfois bancal et longuet. Roy est novice dans le genre, plutôt habitué à d’autres styles (Moody Beach, Caboose, la série Le Masque). Avec le scénariste Emil Sher, il a pris l’avenue Monkland en toile de fond, un beau gosse de Toronto (Andrew Tarbet), une étoile montante de Barcelone (Laia Marull, qui joue dans la version espagnole du Polygraphe, de Lepage), un Dino Tavarone fanfaron, une Stéphanie Morgenstern abîmée, et une Macha Grenon enceinte. Café Olé est un petit café de quartier, centre de l’univers de Malcolm, grand rêveur dont la générosité frise la bonne poire. Comme dans toute comédie romantique qui se respecte, les héros énamourés sont entourés de personnages secondaires qui développent des histoires parallèles. Rien à redire sur cette trame classique, et le film commence plutôt bien: Malcolm est à la fois séduisant et gauche, un Hugh Grant de l’Ouest de l’île qui nous balade avec aisance dans son quartier et dans ses habitudes. Le hic se situe plutôt autour du personnage féminin, réfugiée chilienne dont on étire sans fin les démêlés jusqu’à une finale très rose bonbon. "Le propos des déportés importe moins que l’histoire d’amour. Je voulais montrer qu’il est possible de tourner une comédie romantique ici, explique le réalisateur dont c’est le premier film en anglais. Et je pourrais résumer le film en une phrase: c’est l’histoire d’un gars qui a mangé des asperges toute sa vie et qui s’aperçoit qu’il n’aime pas ça!" Café Olé a séduit au festival de Vancouver et à celui de Rouyn-Noranda. Serait-ce que la langue anglaise s’accorde mieux au genre? Possible, mais pas sûr. Dans n’importe quelle langue, il suffit de tomber juste, entre des dialogues piquants et une mise en scène allégée. Prochaine étape, changement de décor: Roy travaille sur une série télévisée sur les Bikers, avec Roy Dupuis et Michael Ironside, et le scénariste d’Omertà . À suivre.

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