Festival international du film de Québec : Morceaux choisis
Cinéma

Festival international du film de Québec : Morceaux choisis

Présélection émotive et pensée, guidée par les envies, les déjà-vu, et les attentes: voici quelques films qui, tous genres confondus, feront parler d’eux durant cette 16e édition du Festival international du film de Québec.

L’Ange de goudron

Quatre ans après le choc de Clandestins, Denis Chouinard nous revient avec L’Ange de goudron. L’immigration est encore au coeur de l’intrigue, mais cette fois-ci, le cinéaste décrit l’affrontement entre un fils et son père, sur fond de conflit de générations et de peinture sociale.

Après trois ans d’attente, la famille d’Ahmed Kasmi (Zinedine Soualem) va enfin obtenir la citoyenneté canadienne. À quelques semaines de la cérémonie, le fils aîné (Raba Aït Ouyahia) disparaît, et le père apprend qu’il fait partie d’un groupe d’activistes. Ébranlé, il part à sa recherche, aidé de la blonde de celui-ci (Catherine Trudeau), quête qui le mènera dans le Nord du Québec, et qui le forcera à reconsidérer ses liens avec sa famille et son pays d’adoption. Si l’on se fie à la bande-annonce, vue en salle, Denis Chouinard est resté fidèle au ton de son premier long métrage avec cette histoire sociale à visage humain, intense et nerveuse, portée par des comédiens très justes. En salle dès le 7 septembre. (É.F.)

Crème glacée, chocolat et autres consolations
Trois amis dans la vingtaine, deux filles (Isabelle Brouillette et Jacynthe René) et un garçon (Danny Gilmore), se retrouvent à la croisée des chemins, dans ce cas entre l’adolescence et l’âge adulte, à l’heure des premiers choix importants. Écrit et réalisé par Julie Hivon, ce premier long métrage s’annonce comme "un tendre récit sur l’amitié, l’amour et l’idée qu’on s’en fait trop souvent"… On pourrait y voir une formule un peu banale, si ce n’était de la faculté de la cinéaste de saisir le temps qui passe, et de la précision de son regard sur les détails. Un talent déjà évident dans ses deux courts métrages, Baiser d’enfant et Dans le parc avec toi, ainsi que dans son premier roman, Ce qu’il en reste. Avec Dorothée Berryman, France Castel et Serge Thériault. (É.F.)

Intimité
Une fois par semaine, un homme (Mark Rylance) et une femme (Kerry Fox) se rencontrent, dans un appartement délabré, pour y faire l’amour; pas un mot, pas un sentiment, sinon le désir du sexe pur. Ils seront, bien sûr, rattrapés par la vie, un peu plus complexe que ça…

Avec ce Dernier Tango à Londres, le cinéaste renoue avec l’urgence de son premier film, L’Homme blessé. Tiré de deux nouvelles de Hanif Kureishi (My Beautiful Launderette), et coproduit par Arte, Intimité est le premier film en anglais de Patrice Chéreau. Gagnante de l’Ours d’or au Festival de Berlin, cette histoire de sexe et de mort est bien dans la lignée du réalisateur de La Reine Margot et de Ceux qui m’aiment prendront le train. Intense. (É.F.)

Betty Fisher et autres histoires
Deux jeunes mères (Sandrine Kiberlain et Mathilde Seigner), l’une écrivaine, l’autre serveuse, voient leurs destins mêlés lorsque le petit garçon de l’une d’elles disparaît. Ajoutez à ça le retour, après des années d’absence, de la mère de l’écrivain (Nicole Garcia), dans un état mental lamentable, et vous avez un thriller à la sauce Claude Miller.

Après La Chambre des magiciennes, film radicalement différent de ce que Miller avait fait auparavant, le réalisateur de L’Effrontée a-t-il poursuivi dans la même veine, ou bien est-il revenu au classicisme de Garde à vue? C’est ce que nous saurons bientôt. À noter que Luck Mervil et Yves Jacques font partie de la distribution. (É.F.)

Sa mère, la pute
Comédienne (Olivier, Olivier) et réalisatrice (Outremer, Post coïtum, animal triste), Brigitte Roüan a toujours aimé se colleter avec des sujets forts. Après les rivalités familiales et le chagrin d’amour, elle s’engage, devant et derrière la caméra, dans l’histoire d’une femme qui se lance sur les traces de sa fille, apparemment sage, et morte, apparemment, d’une overdose. Drogue et prostitution: la mère se découvrira, tout en mettant au jour le passé secret de sa fille. Vu la justesse des deux films précédents de Roüan, on peut s’attendre à une descente aux enfers plus sobre que ce que laisse supposer ce titre racoleur. (É.F.)

La Répétition
Catherine Corsini avait bien sondé l’air du temps, surtout celui respiré par les femmes, avec La Nouvelle Ève, en 1999, où Karin Viard avait un peu de Shirley McLaine dans le geste. Nettement moins légère, et même parfois poussive, cette Répétition, présentée en compétition officielle au Festival de Cannes, où Emmanuelle Béart et Pascale Bussières se partagent la vedette. Une histoire sombre de deux amies séparées qui se retrouvent: l’une est une actrice qui monte, et l’autre, fascinée, la vampirise. Si elle commence bien, cette passion mal assouvie, avec le danger qui plane, ne tient pas toute la route; et ce polar psychologique n’est pas aussi solide qu’on l’aurait désiré. (J.R.)

Du 31 août au 6 septembre
Au cinéma Charest
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