Belphégor, le fantôme du Louvre : Fantômette
Comme tout film de momies qui se respecte, Belphégor, le fantôme du Louvre s’ouvre sur une pyramide égyptienne où un savant tripote quelques sarcophages pharaoniques pendant qu’un serviteur local tient la chandelle.
Comme tout film de momies qui se respecte, Belphégor, le fantôme du Louvre s’ouvre sur une pyramide égyptienne où un savant tripote quelques sarcophages pharaoniques pendant qu’un serviteur local tient la chandelle. Brève capsule d’exotisme archéologique suivie d’un atterrissage dans la modernité, où une poignée de rationnels s’acharne à nier l’étrangeté.
Introduction prévisible, à l’image d’un film plus que convenu. On pouvait tout de même s’attendre, pour cette troisième adaptation du conte d’Arthur Bernède (nos aînés se souviennent peut-être du film muet de 1927 d’Henri Desfontaines et, plus sûrement, du feuilleton télévisé de 1965 avec Juliette Gréco), à un semblant d’audace dans le traitement. Mais le réalisateur Jean-Paul Salomé (Restons groupés) donne plutôt l’impression d’avoir passé le tournage à attacher ses lacets.
Ni le scénario saccadé, ni la mise en scène scolaire, ni le suspense anémique, ni les effets spéciaux périmés ne donnent de quoi se rincer l’oeil! Il est clair que cette tendance effrénée du cinéma français à vouloir rivaliser avec Hollywood (Les Rivières pourpres, Le Pacte des loups, etc.) ne réussit pas à tout le monde. Ici, même les gros noms du générique n’arrivent pas à sauver l’entreprise.
Sophie Marceau est Belphégor, l’énigmatique fantôme qui fait les cent pas dans les salles du Louvre, sur des airs d’orchestre arabe. Elle est habitée par le spectre de la momie vagabonde. Ainsi, le petit reflet orange grouillant sur l’écran et rugissant comme un lion est l’âme du momifié qui s’est malencontreusement fourvoyée dans les couloirs de l’au-delà. Pour tromper l’ennui, la momie envoie à l’occasion un message crypté où elle réclame de l’aide pour rassembler son trousseau d’amulettes indispensables à toute momie égarée.
Tout ceci ne va pas sans enquête policière menée ici par un Michel Serrault (aussi égaré que la momie) qui en une seule réplique résume sa présence dans le film: "Vous savez, moi, l’Égypte… à part Dalida…" Le drame avec Belphégor…, c’est qu’on n’y croit pas tant l’univers fantastique est vidé de sa substance. Le comble du ridicule, c’est de regarder les déambulations du pitoyable fantôme, qu’on a installé sur des roulettes, coiffé d’un masque de bronze et drapé de noir. Le suspense est tellement puissant qu’on se surprend parfois à penser aux nombreuses prises ratées à cause de l’étoffe, entrave aux roues téléguidées…
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