All Over the Guy : Film de genre
Reflétant la ghettoïsation de la société américaine, l’usine hollywoodienne produit des "chick flicks", des "guy movies", des films pour ados, des films noirs, et, depuis peu, des films gais. Chacun dans sa petite boîte, tous à peu près identiques, si ce n’est l’étiquette qu’on retrouve sur l’emballage.
Reflétant la ghettoïsation de la société américaine, l’usine hollywoodienne produit des "chick flicks", des "guy movies", des films pour ados, des films noirs, et, depuis peu, des films gais. Chacun dans sa petite boîte, tous à peu près identiques, si ce n’est l’étiquette qu’on retrouve sur l’emballage.
Écrit par Dan Bucatinsky, All Over the Guy est adapté d’une pièce de théâtre qui, à l’origine, mettait en scène un homme à la recherche de l’âme sour, et une femme ayant peur de s’engager. Que le couple hétéro se soit transformé en couple gai ne change rien à l’affaire: prenez Nicolas Cage (ou Hugh Grant, ou Ben Affleck, etc.), et remplacez Meg Ryan (ou Julia Roberts, ou Sandra Bullock, etc.) par un beau jeune Californien musclé, et vous avez la recette d’All Over the Guy, de Julie Davis, comédie romantique parfaitement interchangeable, produit calibré, destiné à un public cible.
Après un premier rendez-vous catastrophique, deux types, l’un buveur, fumeur, dragueur (Richard Ruccolo), l’autre sensible, délicat et cinéphile (Dan Bucatinsky), font dans le "j’te veux, j’te veux plus", "j’ai peur, j’ai envie", "va chier, je t’aime". Le tout sous le regard amusé de leurs meilleur amis respectifs (Sasha Alexander et Adam Goldberg), qui finiront par se marier.
Produit par Don Roos (réalisateur du très réussi The Opposite of Sex), All Over the Guy ressemble à s’y méprendre à un pilote de la série télé Will and Grace – personnages de carton-pâte, rythme mécanique, dialogues entièrement constitués de "one-liners" (tombant, pour la plupart, à plat), et morale à l’eau de rose. Ce qui est acceptable dans une sitcom de 30 minutes l’est beaucoup moins pour un long métrage. Dans le même genre, The Opposite of Sex avait autrement plus de verve et d’humour.
Par ailleurs, en prétendant que cette bluette inoffensive innove, en montrant des personnages gais sans en faire un plat, Hollywood montre, une fois de plus, son ignorance du cinéma mondial. Sans même parler de l’Europe, contentons-nous de rappeler que du Déclin de l’empire américain à Full Blast, en passant par Being at Home with Claude, le cinéma québécois n’a pas attendu le XXIe siècle pour rendre compte de réalités multiples. Une autre preuve d’une société distincte…
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