Bandits : Haut les mains!
Cinéma

Bandits : Haut les mains!

Deux braqueurs de banques, l’un sensible, légèrement intello et hypocondriaque profond (Billy Bob Thornton), l’autre charmeur, courageux et colérique (Bruce Willis), s’évadent de prison et reprennent leurs activités. Ils débarquent chez un directeur de banque le soir, passent la nuit chez lui, et "rentrent au travail" avec leur otage.

Deux braqueurs de banques, l’un sensible, légèrement intello et hypocondriaque profond (Billy Bob Thornton), l’autre charmeur, courageux et colérique (Bruce Willis), s’évadent de prison et reprennent leurs activités. Ils débarquent chez un directeur de banque le soir, passent la nuit chez lui, et "rentrent au travail" avec leur otage. Robins des Bois des temps modernes, ils deviennent des vedettes médiatiques sous le nom de Sleepover Bandits, alors qu’une épouse dépressive (Cate Blanchett), qui passait par là, prend le train en marche. De gentil "Clyde and Clyde", Bandits devient Butch Cassidy and the Sundance Kid, légèrement teinté de Jules et Jim, en route vers la Californie.

Entre le road-movie, la comédie d’action et le film de braquage, Bandits a bien du mal à choisir. Tant mieux pour nous. Faisant plus de deux heures, le film est trop long; en voulant émouvoir, faire rire et provoquer les frissons, le scénario part dans tous les sens; et, du personnage de Cate Blanchett, en passant par les hold-up cartoonesques, jusqu’à un dénouement tiré par les cheveux, les invraisemblances se multiplient, mais il y a un plaisir contagieux à découvrir où vont nous emmener Harley Peyton et Barry Levinson, respectivement scénariste et réalisateur. Le premier a aiguisé sa plume sur la série Twin Peaks, et le second est un honnête faiseur hollywoodien, qui, de Diner à Wag the Dog, en passant par Good Morning, Vietnam et Bugsy, s’est essayé à tous les genres. Ça donne un film jouissif et sans prétention, bordélique dans son rythme et qui garde sur le qui-vive.

Axant l’action sur les dialogues, Peyton et Levinson donnent la part du lion aux comédiens. Bruce Willis offre une variation plus subtile de son sempiternel héros caractériel; Cate Blanchett force la note, et compose un personnage caricatural et divertissant; mais c’est Thornton qui vole la vedette. Allergique au lactose, collectionnant les phobies, dont celle des antiquités, malade imaginaire et cerveau des opérations, son hors-la-loi névrosé se situe quelque part entre Woody Allen et Robert De Niro.

Alors qu’importe si le dernier tiers traîne en longueur, si on ne croit pas un instant à cet improbable ménage à trois, et si la construction en flash-back est boiteuse? Avec ses approximations et ses invraisemblances, Bandits est un bon moment de cinoche.

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