Le Ciel sur la tête : Vide sidéral
Cinéma

Le Ciel sur la tête : Vide sidéral

C’est beau, le Québec l’été: des champs dorés qui glissent vers le fleuve, des vergers aux arbres bas et de grands ciels. Mais, à moins de faire un documentaire sur la flore, le paysage ne suffit pas, même bien filmé. Et l’on n’a surtout pas besoin de lui coller dessus des personnages de téléromans et une histoire abracadabrante, comme dans Le Ciel sur la tête, d’André Melançon (Bach et Bottine, La Guerre des tuques) et Geneviève Lefebvre (scénariste de Diva, Asbestos et Haute Surveillance).

C’est beau, le Québec l’été: des champs dorés qui glissent vers le fleuve, des vergers aux arbres bas et de grands ciels. Mais, à moins de faire un documentaire sur la flore, le paysage ne suffit pas, même bien filmé. Et l’on n’a surtout pas besoin de lui coller dessus des personnages de téléromans et une histoire abracadabrante, comme dans Le Ciel sur la tête, d’André Melançon (Bach et Bottine, La Guerre des tuques) et Geneviève Lefebvre (scénariste de Diva, Asbestos et Haute Surveillance). Les tranches de vie sont racontées en voix off par Simone (Arianne Maheu), 10 ans; elle est aveugle, et vit avec son père Marc (Serge Dupire), garagiste sur l’île d’Orléans. Sa mère, Dolorès (Rosa Zacharie), a quitté les lieux, pour faire du vitrail. Marc a une liaison en dents de scie avec Céline (Céline Bonnier), mais s’entend très bien avec le père de cette dernière, Gaby (Marc Messier), communiste et apiculteur. Simone est amoureuse du meilleur ami de son papa, Fred (David Boutin), comme toutes les femmes du coin. Le quatrième larron du groupe est le curé Florent (Maka Kotto) qui prêche dans le vide mais qui aime la fête. Et enfin, arrive du ciel un hidalgo mélancolique, Diego (Daniel Fanego), qui vient chambarder ces fragiles relations humaines…

Cela se veut ultraléger, romantique, et passablement surréaliste. Mais c’est juste terriblement lassant. Belle lumière, cela va sans dire; mais on regrette des dialogues plats et prévisibles, à la poésie forcée. La mise en scène fade ne fait rien pour relever un scénario qui n’a ni queue ni tête. Le film fonctionne comme si on avait imaginé puis collé bout à bout des saynètes invraisemblables et malhabiles, juste là pour étonner (un avion dans la boue, un curé tout nu, des poules libérées). Et cet Argentin qui n’en finit plus de chanter… Le patchwork veut forcer l’attrait. La légèreté fantaisiste et loufoque, les British aussi la cherchent depuis Four Weddings and a Funeral. Restent trois spécimens de beaux mecs aux yeux bleus, qui ne jouent pas leur meilleure carte (surtout dans une scène de cuite presque gênante), mais qui se laissent regarder. La petite est charmante, et Céline Bonnier tire son épingle du jeu.

Pris sérieusement, au pied de la lettre, Le Ciel sur la tête a tout du roman savon: ça commence par une tension amoureuse et ça finit par un mariage; des adultes rêvent comme des ados; une fillette pense comme une grande; et on pimente le tout avec un peu de baisouille et de mains baladeuses. Pris de façon caricaturale, c’est à peine plus supportable.

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