My First Mister : Deuxième essai
Cinéma

My First Mister : Deuxième essai

C’est toujours triste d’assister au suicide scénaristique d’un film. Souvent prometteur au début, il se transforme brusquement en guimauve et voit fondre l’estime qu’il avait réussi à gagner chez le spectateur. C’est un peu ce qui survient avec My First Mister, premier long métrage (après un court métrage couronné d’un Oscar en 1996) de l’actrice américaine Christiane Lahti.

C’est toujours triste d’assister au suicide scénaristique d’un film. Souvent prometteur au début, il se transforme brusquement en guimauve et voit fondre l’estime qu’il avait réussi à gagner chez le spectateur. C’est un peu ce qui survient avec My First Mister, premier long métrage (après un court métrage couronné d’un Oscar en 1996) de l’actrice américaine Christiane Lahti. Même si les premières expériences appellent l’indulgence, il n’en demeure pas moins que le spectateur n’apprécie pas toujours qu’on abuse de sa crédulité. Si le scénario y est pour beaucoup, un bon metteur en scène se reconnaît néanmoins par son talent à faire passer subtilement les retournements les plus improbables.

My First Mister fait partie de ces histoires de croissance personnelle, où l’on s’applique à dépeindre d’un coup de pinceau généreux l’avant et l’après de la rencontre significative. Le danger dans pareilles circonstances est toujours de pousser le miracle trop loin, de faire éclater bruyamment l’optimisme là où le pessimisme semblait bien ancré. Ainsi, Jennifer (Leelee Sobieski, The Glass House) se présente comme une jeune fille orageuse, perforée de tous bords, tous côtés, affichant un look entre punk et gothique. À temps perdu, elle griffonne des lettres de suicide, s’automutile avec une épingle de nourrice et lance des regards assassins aux passants. L’entrée en matière n’est pas sans rappeler le grinçant Ghost World, de Terry Zwigoff. Tout comme Enid, Jennifer tire sur tout ce qui arbore un sourire, et se trouve bien malheureuse d’avoir été affublée d’une mère à la bonne humeur irritante (Carole Kane).

En cherchant du boulot, elle tombe sur Randall (l’homme à tout faire hollywoodien, Albert Brooks), un moustachu de 49 ans bedonnant et frisottant, qui tient un magasin de vêtements chics pour hommes. Il promet de lui donner une chance si elle allège son visage de ses multiples anneaux, ce qu’elle fait aussitôt. Suivront le démaquillant, la petite robe à carreaux et un amour sans cesse grandissant pour son employeur. C’est alors que ce dernier se fait moribond, tire de son passé quelques rebondissements et meurt non sans avoir remis sur le droit chemin une brebis égarée. Mais elle possède désormais son assortiment de perles d’eau douce… Il se peut que les punks aient du mal à contenir leur fou rire durant la projection de My First Mister.

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