From Hell
Cinéma

From Hell

Regarder des meurtres se produire à répétition sur grand écran est rarement une expérience enivrante. À moins qu’un tel spectacle ne nous mène vers une réflexion plus poussée sur les motivations de ces actes, et les profondeurs tordues de la psyché des individus qui les commettent. From Hell, le dernier film des frères Albert et Allen Hughes (Menace II Society et Dead Presidents), ne parvient qu’à nous lancer dans un sombre labyrinthe où les indices se font rares et où l’intrigue, la plupart du temps, reste absente.

Regarder des meurtres se produire à répétition sur grand écran est rarement une expérience enivrante. À moins qu’un tel spectacle ne nous mène vers une réflexion plus poussée sur les motivations de ces actes, et les profondeurs tordues de la psyché des individus qui les commettent. From Hell, le dernier film des frères Albert et Allen Hughes (Menace II Society et Dead Presidents), ne parvient qu’à nous lancer dans un sombre labyrinthe où les indices se font rares et où l’intrigue, la plupart du temps, reste absente. Reprenant l’histoire de Jack l’Éventreur, les frères Hughes sont pourtant ici en terrain connu: la violence des métropoles. Il ne s’agit plus de celle des rues des ghettos de Los Angeles comme dans Menace II Society, mais bien de celle du quartier londonien de Whitechapel en 1888. Des meurtres violents sont commis depuis peu. On retrouve les victimes (des prostituées) la gorge tranchée, les intestins enroulés autour du cou et des organes manquants. Très vite, l’inspecteur Frederick Abberline se rend compte qu’il s’agit de l’oeuvre de spécialistes. Uniquement pour connaître l’emplacement du foie, il faut, semble-t-il, savoir où mettre ses pattes…

C’est ici que tout s’embrouille, moins par la faute de l’inspecteur Abberline, joué par un Johnny Depp moyen, que par celle des scénaristes. Ces derniers ont orchestré une valse arythmique séparant les meurtres (d’une violence suggérée inouïe); les allées et venues de la bande de prostituées; les prises de bec opposant l’inspecteur et son supérieur, sans oublier une petite romance entre Abberline et Mary Kelly, une prostituée irlandaise incarnée par une Heather Graham aux cheveux roux. Une romance à laquelle même les deux acteurs ne semblent pas croire. Jusqu’à la reine Victoria qui vient faire son tour dans l’intrigue!

Le seul attrait de From Hell réside dans son emballage. Les sombres ruelles du Londres de la fin du XIXe siècle prennent des allures terrifiantes grâce à une direction photo hors pair, où les ombres n’en finissent plus de se dissimuler à chaque coin de rue. Une perpétuelle noirceur, interrompue par un occasionnel ciel orangé sur lequel se détachent des clochers, semble peser sur Whitechapel.

Évidemment, ce n’est pas suffisant pour faire oublier le manque de profondeur de l’histoire et des personnages. Un peu comme l’inspecteur Abberline, accro d’opium et d’absinthe, le spectateur se laisse bercer par d’occasionnels tableaux intéressants, sans jamais toutefois entrer dans l’histoire.

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