The Hole : Pris au piège
Cinéma

The Hole : Pris au piège

Phénomène connu: la promiscuité dans les situations extrêmes et désespérées révèle un visage bien laid de la nature humaine. Avant de servir de stimulant aux cotes d’écoute des reality-shows, l’idée inspira maintes fois le théâtre et le cinéma. Pour le Britannique Nick Hamm, longtemps metteur en scène à la Royal Shakespeare Company avant de devenir réalisateur pour la télé, l’idée d’un récit en unité d’espace a fait son chemin, et il propose avec The Hole sa version de l’opportunisme façon teenager.

Phénomène connu: la promiscuité dans les situations extrêmes et désespérées révèle un visage bien laid de la nature humaine. Avant de servir de stimulant aux cotes d’écoute des reality-shows, l’idée inspira maintes fois le théâtre et le cinéma. Pour le Britannique Nick Hamm, longtemps metteur en scène à la Royal Shakespeare Company avant de devenir réalisateur pour la télé, l’idée d’un récit en unité d’espace a fait son chemin, et il propose avec The Hole sa version de l’opportunisme façon teenager. Guy Burt en avait établi les prémisses (à l’âge de 17 ans!) dans sa nouvelle After the Hole; et les scénaristes Ben Court et Caroline Ip s’appliquèrent à en détailler le contenu.

Prétextant une excursion avec le collège, quatre adolescents (un couple potentiel: Thora Birch et Desmond Harrington, et un couple déclaré: Keira Knightley et Laurence Fox) décident de se terrer pendant trois jours dans un abri nucléaire, question d’explorer quelques plaisirs bien de leur âge. Dix-huit jours plus tard, Liz (Birch) sera la seule à émerger des profondeurs, avec cet air hébété qui laisse présager le plus horrible des dénouements. L’avarice de ses commentaires laisse d’abord croire à un traumatisme. Et l’on entrevoit alors la machination machiavélique. L’horreur se révèle enfin au compte-gouttes, à travers les flash-back terrifiants de l’unique survivante.

L’un des intérêts du film The Hole est de ne pas avoir associé l’épouvante à une quelconque présence monstrueuse ou surnaturelle. Les rapports humains seuls se chargent de coller le spectateur à son siège. L’obsession de Liz à vouloir nouer un rapport amoureux avec Mike (Harrington), qui est tout à fait indifférent à sa personne, l’entraîne dans un engrenage sans fin. S’ensuivra un véritable cannibalisme de sentiments où les actes impulsifs sont guidés par l’unique intérêt de chacun. L’épuisement des vivres et la vermine envahissante ne feront que rajouter à la bestialité des comportements.

La redoutable efficacité du suspense est attribuable d’une part à la structure narrative qui agit à rebours et multiplie les versions avant de dévoiler par petites tranches l’effroyable enchaînement des événements. Et, d’autre part, au jeu de Thora Birch qui ne faillit pas, d’American Beauty en Ghost World et qui, sans jamais faire preuve de penchant pathologique, semble avoir agi en parfaite possession de ses facultés. Inquiétant.

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