Monsters, Inc. : Le manège enchanté
Cinéma

Monsters, Inc. : Le manège enchanté

La salle est bondée. Il y a peu de réactions, mais personne ne gigote. Concentration totale, jusqu’à la chanson de Randy Newman. En fait, les rigolades viennent surtout du court métrage qui précède le film, avec ces oiseaux bleus idiots et hilarants, un clin d’oeil PIXAR souvent plus allumé que le long métrage qui suit. Mais les monstres sont nos amis, et pour son quinzième anniversaire, PIXAR (Toy Story, A Bug’s Life) a bien fait les choses avec Monsters,  Inc.

La salle est bondée. Il y a peu de réactions, mais personne ne gigote. Concentration totale, jusqu’à la chanson de Randy Newman. En fait, les rigolades viennent surtout du court métrage qui précède le film, avec ces oiseaux bleus idiots et hilarants, un clin d’oeil PIXAR souvent plus allumé que le long métrage qui suit. Mais les monstres sont nos amis, et pour son quinzième anniversaire, PIXAR (Toy Story, A Bug’s Life) a bien fait les choses avec Monsters, Inc. Pendant deux heures, nous ne sommes plus dans une salle de cinéma, mais à Monstropolis, derrière Sulley, le frousseur en chef, et son assistant, Mike Wazowski. L’idée est bonne: créer une ville de monstres (un peu Brooklyn sur les bords) qui aurait pour énergie les cris de terreur des enfants devant le monstre qui sort du placard durant la nuit! La compagnie Monsters, Inc. possède toutes les portes, de tous les placards du monde, et les monstres font leur sale boulot jusqu’au jour où une petite fille, le genre effrontée, au babil incompréhensible et craquant, traverse la porte de son placard et se retrouve sous la protection de Sulley et Wazowski. Mais les monstres, c’est bien connu, ont peur des enfants…

Étonnant de retrouver dans les productions PIXAR ce qui a disparu du cinéma américain de chair et d’os: la finesse du populaire. À l’époque des Capra, des Hawks, des Wilder et des autres, le rire se modulait dans un bon mélange de farces, de reparties savoureuses du tac au tac, et de situations loufoques et émouvantes. Le tout formait un bon moment; le film était rassembleur. Monsters, Inc., de Peter Docter, n’est pas aussi brillant que les deux chapitres de Toy Story; on étire un scénario plus simple; mais on embarque dans un film d’aventures, avec des rebondissements, des poursuites, des meilleurs copains et de vils méchants. Les adultes apprécient la critique des grosses compagnies qui "vampirisent" les humains pour ne faire vivre que les monstres; le fait que ces patibulaires ordinaires soient aux prises avec les lois du marché, avec les idées de compétition, de faillite, d’excellence pour un meilleur rendement, et de crainte d’une baisse de matière première (les peurs enfantines ne sont plus ce qu’elles étaient). Ça passe au-dessus de la tête des petits, et c’est tant mieux. Ils craquent plus pour la grosse peluche bleue à la voix de John Goodman et pour son pote cyclope, verbomoteur comme Billy Crystal. Meilleur moment parents-enfants? Une poursuite de porte en porte, comme Indiana Jones dans son tunnel. Un grand manège.

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