Pain, tulipes et comédie : Amour à Venise
Cinéma

Pain, tulipes et comédie : Amour à Venise

Oubliée par sa famille dans un restaurant au bord de l’autoroute, lors d’une excursion en autobus, Rosalba (Licia Maglietta), une femme au foyer distraite, décide sur un coup de tête de faire de l’auto-stop jusqu’à Venise. Au hasard des nombreux dédales, elle y découvre une pension vétuste, puis un restaurant désert tenu par le courtois Fernando (Bruno Ganz), un Islandais au parler précieux.

Oubliée par sa famille dans un restaurant au bord de l’autoroute, lors d’une excursion en autobus, Rosalba (Licia Maglietta), une femme au foyer distraite, décide sur un coup de tête de faire de l’auto-stop jusqu’à Venise. Au hasard des nombreux dédales, elle y découvre une pension vétuste, puis un restaurant désert tenu par le courtois Fernando (Bruno Ganz), un Islandais au parler précieux.

Présenté à la Quinzaine des réalisateurs (Cannes 2000) et récipiendaire de neuf David (l’Oscar italien), Pain, tulipes et comédie est un film rafraîchissant qui va au-delà des comédies sentimentales à l’américaine, routinières et convenues. Pas de jeunes premiers en vue, ni de coup de foudre suivi de péripéties rocambolesques pour se retrouver juste à temps pour le baiser final. Chez Silvio Soldini, la romance s’installe tout en douceur et les sentiments s’éveillent lentement à l’insu des personnages. Le réalisateur s’éloigne des clichés romantiques en créant une Venise jusque-là méconnue. Ce n’est pas la cité de carte postale avec ses touristes en gondoles et ses O Sole Mio, ni celle, baroque et funèbre, de Visconti. C’est Venise dans toute sa simplicité, telle que vue par la naïve ménagère. Dans ce cadre original, où le temps semble suspendu, Rosalba ensoleille l’existence morose de Fernando et des siens. De facture conventionnelle et joliment mis en images, Pain, tulipes… a un petit quelque chose de suranné et de bon enfant. Demeurent l’interprétation vivante de Licia Maglietta et le jeu sobre de Bruno Ganz, qui forment un couple aussi surprenant que ravissant.

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