Novocaine : Sans mordant
Cinéma

Novocaine : Sans mordant

Il y a 15 ans, dans Little Shop of Horrors, Steve Martin composa, le temps d’un cameo chantant, un délirant personnage de dentiste sadique. Dans Novocaine, il incarne également un dentiste; mais, cette fois-ci: gentil, honnête et propre sur lui. On aurait aimé une pincée de sadisme, et – pourquoi pas? – une chanson ou deux, afin de mettre un peu de vie dans ce film aussi ennuyeux qu’un examen  dentaire.

Il y a 15 ans, dans Little Shop of Horrors, Steve Martin composa, le temps d’un cameo chantant, un délirant personnage de dentiste sadique. Dans Novocaine, il incarne également un dentiste; mais, cette fois-ci: gentil, honnête et propre sur lui. On aurait aimé une pincée de sadisme, et – pourquoi pas? – une chanson ou deux, afin de mettre un peu de vie dans ce film aussi ennuyeux qu’un examen dentaire, et même pas assez mauvais pour être douloureux.

Dentiste prospère, Frank Sangster (Steve Martin) a une belle vie: une maison design, une clientèle fidèle, et une hygiéniste dentaire (Laura Dern), à qui il est fiancé. Tout se détraque lorsqu’une jolie jeune fille (Helena Bonham-Carter) consulte Frank, le séduit, le chevauche sauvagement sur sa chaise de dentiste, et lui extorque une substantielle ordonnance de tranquillisants. Ajoutez à ça un frère délinquant (Elias Koteas), qui refait surface; un autre frère (Scott Caan), qui a des accès de rage; un meurtre sanglant; et une hygiéniste, qui commence à avoir de sérieux soupçons: et vous avez un gentil dentiste accusé de meurtre, et recherché par la police. Est-ce lui le meurtrier? Maaaais non! Alors, c’est qui?

Première réalisation de David Atkins, scénariste d’Arizona Dream, Novocaine est le genre de film qui ne sait pas sur quel pied danser, trop parodique pour être un film noir, trop sérieux pour être un film comique. Alors, thriller ou comédie? Un peu des deux, sans qu’on y rie ou qu’on y frissonne. Les scènes dramatiques tombent à plat, parce que larguées entre deux sketchs tièdes à la Saturday Night Live; et le suspense est inexistant puisque le dénouement s’annonce bien trop tôt, et qu’on ne croit pas un instant à Steve Martin en homme traqué (il était pourtant tout à fait convaincant dans The Spanish Prisoner).

Croisement entre The Player, Dead Men Don’t Wear Plaids et Naked Gun, Novocaine n’a pas plus la virtuosité du premier que l’humour absurde du second, ou le délire visuel du troisième. Il reste Laura Dern, excellente en obsédée du contrôle; Helena Bonham-Carter, qui joue encore la carte de la petite tough perdue; et Kevin Bacon, assez drôle dans la peau d’un acteur faisant de la recherche sur le terrain, pour le rôle d’un enquêteur. C’est peu, pour un film qui promettait beaucoup plus.

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