Stanley Kubrick: A Life in Pictures : Artistiquement vôtre
Cinéma

Stanley Kubrick: A Life in Pictures : Artistiquement vôtre

Stanley Kubrick n’a jamais voulu s’expliquer aux journalistes, considérant que toutes les réponses à leurs questions se trouvaient dans ses oeuvres. Lors du très long tournage à huis clos d’Eyes Wide Shut, Tom Cruise avait cependant osé lui demander ce qu’il voulait. "La magie", avait-il simplement répondu.

Stanley Kubrick n’a jamais voulu s’expliquer aux journalistes, considérant que toutes les réponses à leurs questions se trouvaient dans ses oeuvres. Lors du très long tournage à huis clos d’Eyes Wide Shut, Tom Cruise avait cependant osé lui demander ce qu’il voulait. "La magie", avait-il simplement répondu.

Exigeant et perfectionniste. Voilà deux mots qui reviendront souvent dans Stanley Kubrick: A Life in Pictures, le documentaire de Jan Harlan, qui fut producteur et beau-frère du célèbre réalisateur. À l’aide de nombreuses photographies et d’archives familiales inédites, Harlan tente de lever le voile sur Kubrick, de sa naissance à New York, en 1928, jusqu’à sa mort survenue en 1999, peu après la fin du tournage d’Eyes Wide Shut. Narré par Tom Cruise, ce long documentaire de 140 minutes comporte aussi des témoignages de plusieurs personnalités du cinéma, et de proches de Kubrick.

Les propos des acteurs, plus anecdotiques qu’analytiques, ne sont pas sans intérêt. Nicole Kidman parle avec admiration de l’homme de famille qu’il était; Malcolm McDowell se rappelle la grande complicité partagée lors du tournage d’A Clockwork Orange (1971). Et tous s’entendent sur sa générosité et sa disponibilité, à l’exception de Shelley Duvall. Des extraits commentés de tous les films de Kubrick permettent de découvrir à quel point il tentait en effet d’atteindre la perfection. N’ayant jamais d’idées précises et se souciant peu du temps, il tournait chacun de ses films comme une longue suite d’expérimentations, allant jusqu’à faire répéter une scène d’innombrables fois.

Selon le critique de cinéma Tony Palmer, il y a eu l’avant et l’après-Kubrick, car depuis 2001: A Space Odyssey (1968), la musique représente plus qu’une fonction esthétique, elle est devenue partie inhérente du récit. C’est d’ailleurs l’un des aspects les plus captivants de ce documentaire que d’avoir mis en lumière le mélomane qu’était Kubrick. Il est fascinant d’entendre la compositrice Wendy Carlos décrire leur étroite collaboration au moment de créer la trame sonore terrifiante pour The Shining (1980).

Ambitieux et fouillé, Kubrick: A Life in Pictures est un bel hommage et un documentaire précieux pour les cinéphiles. Toutefois, il n’arrive pas à percer le mystère de ce grand cinéaste qui se dévoua entièrement à son art. Et c’est presque tant mieux.

Voir calendrier
Cinéma répertoire