La Bicyclette de Pékin : La course ou la vie
Cinéma

La Bicyclette de Pékin : La course ou la vie

Longtemps considéré comme l’un des grands emblèmes de la Chine, le vélo n’a rien perdu de son importance, bien que le symbole soit en passe de changer. Dans La Bicyclette de Pékin, du réalisateur chinois Wang Xiaoshuai (So Close to Paradise), posséder ou non un vélo est une question de vie ou de mort.

Longtemps considéré comme l’un des grands emblèmes de la Chine, le vélo n’a rien perdu de son importance, bien que le symbole soit en passe de changer. Dans La Bicyclette de Pékin, du réalisateur chinois Wang Xiaoshuai (So Close to Paradise), posséder ou non un vélo est une question de vie ou de mort.

Le jeune Guei (déchirant Cui Lin) est un paysan venu tenter sa chance à Pékin, comme des milliers d’autres le font chaque année. Devenu coursier, il est heureux d’apprendre qu’il recevra le VTT argenté, prêté par l’entreprise où il travaille, lorsqu’il aura gagné 600 yuans. Mais le jeune garçon se fait voler sa bicyclette peu avant d’avoir accumulé la somme nécessaire. En parcourant Pékin de fond en comble, Guei rencontre Jian (touchant Li Bin), un étudiant qui a acheté le vélo des mains du voleur. Guei ne peut survivre sans son vélo dans cette ville de plus en plus inhumaine. Et Jian compte sur cette acquisition pour être accepté par ses pairs et séduire la belle qui en pince pour les cyclistes. Désespérés, les deux garçons devront donc partager leur monture.

Empruntant la prémisse du Voleur de bicyclette et la trame musicale d’In the Mood for Love, Wang Xiaoshuai dépeint de façon émouvante le sort d’une jeunesse sans idéologie errant au coeur de Pékin, ville aux 10 millions de vélos. Sans jamais tomber dans le misérabilisme ni la complaisance, le cinéaste offre un portrait saisissant de la contrastante cité: d’un côté, les grands quartiers aux buildings de verre et d’acier fourmillant de travailleurs et d’étudiants sur leurs vélos rutilants; et de l’autre, les ruelles, labyrinthes poussiéreux où les vieillards jouent au mah-jong, et où les vieilles bicyclettes s’entassent contre les murs, témoins d’une époque révolue.

Petite fable à saveur communiste sur fond de Chine capitaliste, La Bicyclette de Pékin se déroule comme une chronique plus amère que douce où, peu à peu, la violence éclate jusqu’à la cruelle finale, alors que l’un des protagonistes n’aura d’autre choix que de se résigner et de laisser l’autre triompher. La possession du capital… Gagnant de l’Ours d’argent à Berlin, le film est à voir, ne serait-ce que pour une très jolie scène, où les deux garçons se partagent leur vélo, tournée comme s’il s’agissait d’un tango langoureux.

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