The Royal Tenenbaums : Maison de fous
Cinéma

The Royal Tenenbaums : Maison de fous

Ne cherchez pas la 375e Rue dans Manhattan, elle n’existe pas. C’est pourtant là que vivent les Tenenbaum, une famille de névrosés excentriques, à côté de laquelle les Addams ont l’air normaux. Après avoir signé Rushmore, Owen Wilson et Wes Anderson ont poussé le bouchon un peu plus loin en écrivant The Royal Tenenbaums, une étrange comédie noire, genre de Monde selon Garp revu par Tim Burton, et corrigé par RBO.

Ne cherchez pas la 375e Rue dans Manhattan, elle n’existe pas. C’est pourtant là que vivent les Tenenbaum, une famille de névrosés excentriques, à côté de laquelle les Addams ont l’air normaux.

Après avoir signé Rushmore, Owen Wilson et Wes Anderson ont poussé le bouchon un peu plus loin en écrivant The Royal Tenenbaums, une étrange comédie noire, genre de Monde selon Garp revu par Tim Burton, et corrigé par RBO. Imaginez des personnages à la John Irving, réalistes mais extravagants, marqués par la perte de l’enfance et un monde adulte hostile, et vus à travers le regard mélancolique du réalisateur d’Edward’s Scissorshands, et vous aurez une petite idée de ce film bourré d’idées, mais pas tout à fait convaincant.

Ayant quitté sa famille il y a 20 ans, Royal Tenenbaum (Gene Hackman) est ruiné, et rentre à la maison, prétendant n’avoir que six semaines à vivre. Sa femme (Anjelica Huston), sur le point de se remarier avec son comptable (Danny Glover), y a élevé leurs trois enfants, tous surdoués, puis mésadaptés pathologiques: Chas (Ben Stiller), génie des affaires, veuf depuis peu, et père de deux garçons; Margot (Gwyneth Paltrow), adoptée, dramaturge précoce, anorexique, mariée à un anthropologue vieillissant (Bill Murray); et Richie (Luke Wilson), champion de tennis, prématurément à la retraite, secrètement amoureux de sa soeur adoptive. Le retour du père indigne va entraîner celui des enfants éparpillés, et provoquer les règlements de comptes.

Si vous avez vu la bande-annonce, suite de tableaux plus ou moins statiques, exposant les personnages à la manière des chapitres d’un livre, vous avez probablement été intrigué et séduit. Le problème, c’est que le film étire la bande-annonce sur 90 minutes. C’est inventif, stimulant, parfois drôle, et visuellement très riche, mais, une fois passé l’effet de surprise, le procédé devient lassant, et The Royal Tenenbaums ne dépasse pas les deux dimensions d’une bande dessinée ou d’un sketch de Saturday Night Live. Pas assez comique pour être franchement drôle, et pas assez dramatique pour être émouvant, c’est une farce triste qui, sous ses dehors de fable cynique, défend la maxime américaine selon laquelle "there’s no place like home" (dixit Le Magicien d’Oz), quand bien même cette maison en serait une de fous…

Restent quelques savoureuses performances d’acteurs, principalement Hackman et Huston, touchants sous la caricature, et la confirmation que Wes Anderson est un des cinéastes les plus originaux de l’heure.

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