15 août : Cherchez la femme
Cinéma

15 août : Cherchez la femme

Pour les Français, le 15 août, c’est un peu comme une version express des vacances de la construction. Le temps d’un long week-end, c’est la ruée vers les plages, avec l’organisation, les dépenses et le stress inhérents à ce genre de halte obligée. Trois hommes – deux papas, l’autre pas – ont loué ensemble une maison à La Baule, que leurs femmes, accompagnées de la marmaille, occupent depuis quelque temps. Les maris débarquent, un 12 août pluvieux.

Pour les Français, le 15 août, c’est un peu comme une version express des vacances de la construction. Le temps d’un long week-end, c’est la ruée vers les plages, avec l’organisation, les dépenses et le stress inhérents à ce genre de halte obligée. Trois hommes – deux papas, l’autre pas – ont loué ensemble une maison à La Baule, que leurs femmes, accompagnées de la marmaille, occupent depuis quelque temps. Les maris débarquent, un 12 août pluvieux. Mais la maison est vide, les trois Pénélopes ayant décidé de lever le camp, pour cause de ras-le-bol, et de passer le relais au trio dépassé par les événements. Bien obligés de faire face à la musique, l’homme-enfant (Charles Berling), le râleur professionnel (Jean-Pierre Darroussin) et le séducteur macho (Richard Berry) devront s’occuper des enfants, et surtout d’eux-mêmes, en essayant de comprendre pourquoi leurs femmes ont joué les filles de l’air.

Écrite par Lisa Azuelos Alessandrin, et réalisée par son mari, Patrick Alessandrin (duo qui avait écrit et réalisé Ainsi soient-elles), 15 août est une comédie bien franchouillarde, qui cumule les défauts et les qualités d’une sitcom, et ceux des ouvrages de psycho-pop. Les trois épouses (qu’on ne verra jamais) ayant laissé derrière elles trois exemplaires d’un bouquin intitulé Le Couple en questions, dont les annotations nous sont servies en voix off, la voie est ouverte pour une comédie nouveau genre, quelque chose entre les dramatiques de Janette Bertrand et l’humour cinglant de la série Un gars, une fille.

L’intention de départ était honorable. Trois types d’hommes confrontés à eux-mêmes, en l’absence de leurs tendres moitiés, ça peut faire rire et réfléchir; mais 15 août, produit par Luc Besson, a une telle volonté d’éduquer les masses par l’humour qu’il en devient irritant. Passant de l’apologie de la psycho-pop à la caricature (le papa poule qui ne nourrit ses enfants que de bonbons et de barquettes surgelées, le macho qui répète sans cesse "Salopes!" comme un mantra), cette comédie politiquement correcte dilue la sauce avec des minettes parachutées là pour décorer, des personnages secondaires en carton-pâte (la grosse voisine libidineuse), et des chansons de circonstance, plaquées comme un outil de marketing nostalgie (Enrico Macias, Patrick Juvet, James Brown).

Berling, Darroussin et Berry sont d’excellents acteurs, mais les amateurs seront mieux servis en revoyant Nettoyage à sec, Un air de famille et Le Petit Prince a dit

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