I Am Sam : Simple d'esprit
Cinéma

I Am Sam : Simple d’esprit

Un excellent acteur, doublé d’un réalisateur doué, peut parfois se fourvoyer dans de sérieux culs-de-sac. Prenons Sean Penn, par exemple. Qu’est-ce qui lui a pris d’aller jouer les handicapés mentaux dans un mélo sirupeux, un Rain Man paumé au pays de Kramer vs.  Kramer?

Un excellent acteur, doublé d’un réalisateur doué, peut parfois se fourvoyer dans de sérieux culs-de-sac. Prenons Sean Penn, par exemple. Qu’est-ce qui lui a pris d’aller jouer les handicapés mentaux dans un mélo sirupeux, un Rain Man paumé au pays de Kramer vs. Kramer? Alors qu’il est plutôt facile de se faire remarquer quand on joue au déficient (rappelons My Left Foot, Rain Man, Forrest Gump et What’s Eating Gilbert Grape?); et qu’avec ce genre de rôle, l’acteur (blanc et mâle) repart souvent avec une statuette, cela ne gênerait personne cette fois-ci si l’on passait un tour. Quel ennui que ce I Am Sam, réalisé par Jessie Nelson (dont il faudrait aussi oublier Corrina, Corrina)! Procès du brave Sam, sept ans d’âge mental (Penn, appuyant sur les mimiques de façon grossière), qui veut garder sa fille (Dakota Fanning, mauvaise), envers et contre tous; et rédemption de l’avocate affairée, taguée Prada et mauvaise mère (Michelle Pfeiffer, belle mais quelconque): tout le film est là. Oh! bien sûr, pour faire moderne, on plaque des plans songés plutôt jolis et aériens, des raccourcis parfois, et une petite couche de non-politiquement correct sur cette déficience. Mais cela ne trompe pas, le fond de l’air est déjà-vu. Le film soulève cependant une question primordiale: comment un type qui n’est pas capable de servir du café chez Starbucks a-t-il pu s’occuper seul d’une enfant pendant sept ans?

Au bout de cinq minutes, la publicité affichée outrageusement sur les bus, comme sur les couches-culottes, devient insupportable. Et au bout de la troisième adaptation des Beatles (les maîtres à penser de Sam), on veut sortir.

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