Salam Iran, une lettre persane : Là-bas, mon pays
Cinéma

Salam Iran, une lettre persane : Là-bas, mon pays

Le nouveau documentaire de Jean-Daniel Lafond, Salam Iran, une lettre persane, commence doucement, avec le projet du cinéaste d’accompagner Amir Masoumi, qui, après 18 ans d’exil au Québec, veut retourner en Iran, et mesurer la distance entre "son pays rêvé et le pays réel".

Le nouveau documentaire de Jean-Daniel Lafond, Salam Iran, une lettre persane, commence doucement, avec le projet du cinéaste d’accompagner Amir Masoumi, qui, après 18 ans d’exil au Québec, veut retourner en Iran, et mesurer la distance entre "son pays rêvé et le pays réel". La veille du départ, il n’obtient pas son visa, et Lafond part seul pour ce pays qui, dans l’imaginaire occidental, séduit par sa culture millénaire tout autant qu’il effraie par son intégrisme religieux. Le cinéaste arrive à Téhéran pendant l’Achoura, mois de deuil national célébrant le martyre du fondateur de l’islam chiite, et filme des scènes prenantes où des centaines d’hommes se frappent la poitrine à l’unisson.

À partir de là, le cinéaste trace un portrait qui se complexifie au fur et à mesure, tentant d’appréhender, sans démoniser ni enjoliver la réalité, les multiples contradictions de cette république islamique, tiraillée entre démocrates et conservateurs, et dont la vice-présidence est assurée par une femme.

Lorsque Amir Masoumi, "devenu québécois par Gaston Miron", arrive enfin, un mois plus tard, le film prend une tournure plus intime, avec les retrouvailles avec sa mère, et celles avec Aziz, compagne de jeunesse et de combat, restée au pays pour enseigner. Philosophe de formation, le réalisateur de La Liberté en colère et du Temps des barbares ne filme que de l’humain, se plaçant lui-même dans l’image, suscitant le dialogue autour de lui, comme avec cet Iranien, qu’il invite à "rentrer dans l’image", afin de commenter, et de remettre en contexte, le sacrifice public d’un boeuf. À travers divers témoignages, jeunes femmes de la rue, philosophes et politiciens réformateurs, Salam Iran dresse un constat lucide et optimiste d’un pays où "si tu veux connaître le mot de la fin, il vaut mieux interroger les poètes que les politiciens".

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