The Business of Strangers : Les femmes de l'hôtel
Cinéma

The Business of Strangers : Les femmes de l’hôtel

Si l’on se fie aux dizaines de navets dans lesquels Robert De Niro, Gene Hackman ou Michael Caine ont joué, on se dit qu’il est vrai qu’un bon acteur ne fait pas un bon film. C’est pourtant le cas de The Business of Strangers, littéralement "fait" par Stockard Channing, l’une des actrices les plus méconnues du cinéma américain, qui a prêté son immense talent au meilleur (Six Degrees of Separation, Smoke) comme au pire (Isn’t She Great?, To Wong Foo, Thanks for Everything, Julie  Newmar).

Si l’on se fie aux dizaines de navets dans lesquels Robert De Niro, Gene Hackman ou Michael Caine ont joué, on se dit qu’il est vrai qu’un bon acteur ne fait pas un bon film. C’est pourtant le cas de The Business of Strangers, littéralement "fait" par Stockard Channing, l’une des actrices les plus méconnues du cinéma américain, qui a prêté son immense talent au meilleur (Six Degrees of Separation, Smoke) comme au pire (Isn’t She Great?, To Wong Foo, Thanks for Everything, Julie Newmar).

Respectant à la lettre l’unité de temps et de lieu, ce premier long métrage, écrit et réalisé par Patrick Stettner, est proche du théâtre filmé en montrant une nuit dans la vie de deux femmes bloquées dans un hôtel. L’une, Julie, est une femme d’affaires plus toute jeune (Stockard Channing), craignant d’être bientôt congédiée par la firme à laquelle elle a donné l’essentiel de sa vie. L’autre, Paula, est une jeune fille qui n’a pas grand-chose à perdre (Julia Stiles), et qui va se lier d’amitié avec la businesswoman. Au fil des cocktails, qui tournent trop vite la tête, elles vont croiser un chasseur de têtes, engagé par Julie, et que Paula prétend connaître. La nuit sera chargée, alors que les masques vont tomber un à un…

Huis clos où les mots sont des armes à double tranchant, The Business of Strangers a quelque chose de l’univers de David Mamet. Ordre social et conflits de générations, hiérarchie professionnelle et ambitions personnelles, alliances et trahisons, jeux de pouvoir et jeux de maux: on pourrait y voir un genre de Glengarry Glen Ross minimaliste et au féminin. Cette joute psychologique, dont on ne connaîtra l’issue qu’à la toute fin, est un jeu dangereux, au cours duquel la chatte et la souris se feront prendre à leur propre piège, tour à tour vulnérables ou fortes, sans qu’on ne sache jamais à l’avance laquelle est la prédatrice, et laquelle est la proie.

Portées par des dialogues diaboliquement efficaces, et une caméra qui se met entièrement à leur service, les deux actrices se livrent un match palpitant, la jeune Julia Stiles (Hamlet, Save the Last Dance) tenant tête à Stockard Channing, magnifique de rouerie et de transparence. Une nomination aux Oscars n’est pas très loin…

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