Treed Murray : Le baron perché

Premier long métrage du réalisateur et scénariste torontois William Phillips, Treed Murray est en nomination pour cinq prix Génies, dont celui du meilleur film. Avec une bonne idée de départ – un hommage à Twelve Angry Men, de Sidney Lumet -, ce huis clos (en plein air!) met en scène Murray Roberts, un loup de la publicité qui se réfugie dans un arbre après avoir provoqué la colère de cinq jeunes délinquants aux dents longues.

Murray ne pourra descendre de son perchoir que s’il accepte de s’excuser auprès du garçon qu’il a bousculé, car ce dernier voulait lui subtiliser de l’argent. Murray a la trouille et les jeunes sont très patients. Mais bientôt les rôles vont s’inverser. Les deux générations ont des comptes à régler et Murray prouvera qu’il n’est pas une victime aussi pitoyable qu’il en a l’air. Manipulateur éhonté, il s’évertuera à monter les voyous les uns contre les autres. Au cours de ces duels verbaux, les jeunes dévoileront leurs faiblesses et leurs qualités. Les bons et les méchants ne seront plus aussi nettement définis.

Film à petit budget tourné en 19 jours, Treed Murray étonne par la simplicité et l’originalité de son sujet. En bémol, on pourrait dire que l’ensemble manque de naturel et que la mise en scène paraît un peu trop mécanique; que les dialogues, pourtant bien écrits et corrosifs par moments, n’évitent pas les clichés; et que le scénariste verse dans les bonnes intentions et le prêchi-prêcha. En revanche, la direction d’acteurs est impeccable: David Hewlett (Murray) est tour à tour touchant et détestable; Cle Bennett (Shark, le leader charismatique) s’avère une révélation; et les jeunes comédiens jouent avec beaucoup de conviction. Prometteur.

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