Birthday Girl : À la russe
Cinéma

Birthday Girl : À la russe

Sous le grand thème de l’attraction des contraires, voici une autre broderie. Broderie anglaise, les meilleures. Vous prenez un employé de banque britannique, célibataire et doux. Et parce qu’il se sent seul, vous lui collez dans les bras une fiancée trouvée sur Internet. Celle-ci s’appelle Nadia, elle est splendide, elle fume comme une cheminée et elle est aussi dégourdie qu’il est timoré. Le jour de l’anniversaire de Nadia débarquent deux affreux de Moscou qui, en s’intéressant à l’aspect bancaire de l’histoire, viennent pimenter la  romance.

Sous le grand thème de l’attraction des contraires, voici une autre broderie. Broderie anglaise, les meilleures. Vous prenez un employé de banque britannique, célibataire et doux. Et parce qu’il se sent seul, vous lui collez dans les bras une fiancée russe trouvée sur Internet. Celle-ci s’appelle Nadia, elle est splendide, elle fume comme une cheminée et elle est aussi dégourdie qu’il est timoré. Le jour de l’anniversaire de Nadia débarquent deux affreux de Moscou qui, en s’intéressant à l’aspect bancaire de l’histoire, viennent pimenter la romance. Ça tient en une heure et demie, cela se nomme Birthday Girl, et ça fait supporter le quotidien. Pourquoi? Parce que la chimie entre Ben Chaplin et Nicole Kidman fonctionne, et ce n’est pas si courant. Chaplin est plus ahuri et délicieux que jamais, le style Alan Bates ou Albert Finney des jeunes années; et entre innocence et sensualité, miss Kidman a trouvé le mélange. Elle ronronne. Les scènes du début, où le langage est absent, laissent toute la place aux gestes et aux regards; et les deux acteurs en font un crédible modus vivendi… Ça laisse surtout entrer cette merveilleuse tranquillité du muet, une certaine bouffée d’air dans un film d’aujourd’hui (c’est-à-dire bavard).

Avec ce second film d’un réalisateur anglais (Jez Butterworth), un gars qui travaille en famille et qui a déjà connu la gloire insulaire pour Mojo, Miramax mise sur le côté déluré de la chose: Internet, vol de banque, sexe coquin, violence dosée et romantisme moderne. Il faut bien trouver une solution de remplacement aux sucreries new-yorkaises, de moins en moins bonnes. Et en prime, on a Vincent Cassel et Mathieu Kassovitz en Russes; des Russes à la Tintin, qui forcent un peu sur le cliché, mais acceptables tout de même.

Le rythme s’effiloche en fin de parcours; les surprises ne sont pas surprenantes, les hasards font d’excellentes coïncidences, mais l’habitude des romances nous fait boucher les trous… Pourquoi chercher autant de bons points dans une mièvrerie de plus, direz-vous? Parce que c’est l’hiver, que ce n’est pas si mal concocté et que, dans ces cas-là, le coup de l’amour toujours, ça fait fondre les coeurs de midinette…

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