Erotic Tales : Petites sensations
Cinéma

Erotic Tales : Petites sensations

Produits par une Allemande, Regina Ziegler, et réalisés par des cinéastes venus d’un peu partout, les épisodes d’une demi-heure de la série Erotic Tales illustrent tous, volontairement ou non, l’incapacité du cinéma à montrer l’acte sexuel de façon satisfaisante, les réalisateurs se voyant contraints de faire un portrait en creux du mystère d’Éros.

Produits par une Allemande, Regina Ziegler, et réalisés par des cinéastes venus d’un peu partout, les épisodes d’une demi-heure de la série Erotic Tales illustrent tous, volontairement ou non, l’incapacité du cinéma à montrer l’acte sexuel de façon satisfaisante, les réalisateurs se voyant contraints de faire un portrait en creux du mystère d’Éros. La pornographie, c’est l’érotisme des autres, dit-on. Ici, on est en plein érotisme bon chic, bon genre, les épisodes les plus réussis étant ceux qui filment le désir, sujet de prédilection du septième art, voyeur de nature.

Réalisé par le Hollandais Jos Stelling, The Waiting Room se détache nettement du lot, avec l’histoire de cet homme qui, dans une gare, drague par le regard, et se fera prendre à son jeu par une belle blonde qui n’a pas froid aux yeux. Un magnifique court métrage, qui mêle trouble et humour, avec une finale onirique. Moins fin, The Gas Station, du même cinéaste, reprend le même thème, cette fois-ci dans un embouteillage.

Passons sur Wet, de Bob Rafelson, dans lequel une femme séduit un vendeur de baignoires; sur Touch Me, de Paul Cox, variation trop jolie pour être honnête sur le jeu sensuel entre deux femmes mariées; et sur Angela, d’Amos Kollek, ébauche de Queenie in Love, qui reprend la même trame (un vieux New-Yorkais rencontre une fille bizarre), et les mêmes acteurs, Victor Argo et Valerie Geffner.

Sur un mode plus comique, Vroom, Vroom, Vroom, de Melvin Van Peebles et Can I Be Your Bratwurst, Please?, de Rosa von Praunheim, sont amusants, mais sans plus. Dans le premier, un jeune Noir timide, du Sud des États-Unis, découvre l’amour sur une moto magique; et dans le second, Jeff Stryker (vedette du porno, qui, à ce qu’on peut voir ici, devrait y retourner) incarne un blanc-bec du Midwest, objet de convoitise de tous ceux et celles qui le côtoient.

Histoire d’initiation sexuelle et sentimentale, Devilish Education a la fraîcheur bucolique des films polonais des années 70; avec son magicien doté de pouvoirs surnaturels, Powers, du Tchèque Petr Zelenka, n’a rien d’érotique, hormis deux ou trois plans sages de femmes nues; Sambolico, de Mika Kaurismäki, déçoit avec ce chef d’orchestre finlandais séduit par une Brésilienne; et The Elephant Never Forgets, de Detlev Buck, fait dans un baroque convenu, avec comtesse neurasthénique, nain de cirque, et infirmière mamelue à la clef.

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