La vérité si je mens! II : Les copains d’abord
Bagues dorées, costumes clinquants, grosses bagnoles, et forts en gueule: les copains de La vérité si je mens! 2 sont de retour, toujours sous la houlette de Thomas Gilou, spécialiste de l’étude comique des moeurs multiraciales mais néanmoins parisiennes (Black mic-mac, Raï, Chili con carne).
Les États-Uniens ont eu le Rat Pack, les Français ont encore le Sentier. Bagues dorées, costumes clinquants, grosses bagnoles, et forts en gueule: les copains de La vérité si je mens! 2 sont de retour, toujours sous la houlette de Thomas Gilou, spécialiste de l’étude comique des moeurs multiraciales mais néanmoins parisiennes (Black mic-mac, Raï, Chili con carne).
Financièrement, le premier film a fait date (cinq millions d’entrées), et il avait trouvé le ton juste pour rire des juifs du Sentier, ainsi que des gueules parfaites: Richard Anconina, José Garcia, Bruno Solo et Gilbert Melki. Dans l’idée d’une suite, il fallait garder les mêmes têtes, mais changer de partition. Ce qui fut fait. "Ce n’est pas drôle de faire deux fois la même chose, explique José Garcia, rencontré à Paris. Et puis je n’avais pas envie de reprendre l’accent pied-noir. Alors il fallait que le scénario soit mieux ficelé; et, dans le genre, l’écriture de celui-ci est imbattable." Même son de cloche chez Anconina: "Cette fois-ci, ç’a été écrit pour nous. Le scénario est solide. C’est comme descendre une bonne piste de ski déjà connue." Les gars ont bien fait de la descendre, le film a frôlé les huit millions d’entrées en France…
On comprend pourquoi: dès que les Eddie Vuibert, Serge Benamou, Yvan et autres Patrick Abitbol débarquent sur l’écran, on rigole. Mais autant ces personnages dégagent bonne humeur et énergie, autant les acteurs qui les interprètent sont d’un sérieux redoutable: "On ne riait pas beaucoup", assure Anconina; Garcia (Benamou, le plus excité de la troupe) déclare même qu’il était "hors de question sur le tournage de se laisser aller à l’euphorie"! Surtout dans les scènes de chorale, celles où tout le monde parle en même temps. Bons acteurs, donc, qui nous font croire à la spontanéité de la chose, tout en faisant évoluer leurs personnages. On suit maintenant les mésaventures sentimentales de Benamou, la déroute financière de Vuibert, et la façon grandiose qu’il a de se remonter sur le dos du vil Vierhouten (Daniel Prévost, génial comme toujours), avec l’aide du magnanime Patrick Abitbol. Et Enrico Macias a fière allure dans le costume du pater familias.
Un peu trop de coups de gueule, de quiproquos rallongés, et des dialogues assez compliqués pour sentir le forcé (certaines scènes n’existent d’ailleurs que pour deux ou trois répliques bien vertes, 100 % Sentier); mais dans le genre, c’est tout à fait respectable. Comme pouvait l’être Rabbi Jacob en son temps: à savoir une grosse machine huilée, construite pour amasser autant de sous que de rires.
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