Abdel Kechiche France : La Faute à Voltaire

Sitôt débarqué à Paris, Jallel (Sami Bouajila), un jeune Tunisien, se met en quête de petits boulots. Mais comme il est en situation irrégulière, les ennuis lui tombent dessus. Menacé d’expulsion, le mariage qui aurait pu le sauver (avec Aure Atika) est une catastrophe, et il se retrouve à l’hôpital où il rencontre Lucie (Élodie Bouchez), une petite bonne femme instable qui lui apporte autant de soucis que de réconfort.

Si le constat social que fait Kechiche est en prise directe sur le réel, il n’en demeure pas moins que son film est loin d’être larmoyant ou moralisateur. Démontrant beaucoup d’humour et de tendresse pour ses personnages, et de sérieux quand il le faut, Kechiche esquisse une ouvre sensible et intelligente, sans jamais tomber dans la didactique souvent inhérente à ce sujet (les sans-papiers). La principale qualité de ce premier film se retrouve dans le jeu très attachant des acteurs, avec une mention d’honneur à Élodie Bouchez. Malgré ses quelques longueurs, La Faute à Voltaire réussit très bien à se faire le porte-parole d’un optimisme voilé qui tarde à se faire rattraper par la réalité. 3,5/5