Regard sur la relève du cinéma québécois au Saguenay : Court sur fjord
Relève, relève… le cinéma québécois n’en finit plus de se relever. Va-t-il être debout un jour ou est-il préférable qu’il soit toujours en ascension? Vaste question que nous n’aborderons pas de suite, car nous n’avons pas le temps de philosopher. Mieux vaut arriver au bout du parc des Laurentides pour aller voir des films.
Relève, relève… le cinéma québécois n’en finit plus de se relever. Va-t-il être debout un jour ou est-il préférable qu’il soit toujours en ascension? Vaste question que nous n’aborderons pas de suite, car nous n’avons plus le temps de philosopher. Mieux vaut arriver au bout du parc des Laurentides pour aller voir des films. En six ans, Regard sur la relève du cinéma québécois au Saguenay, le seul événement national qui s’occupe du court métrage, est passé de rencontre hivernale, régionale et sympa avec une petite dizaine de spectateurs, à rencontre hivernale, régionale et sympa avec 44 courts, moyens et longs métrages de fiction, d’animation et documentaires. Cette année, on attend 150 invités, et plus de 5000 entrées devraient être enregistrées en quatre jours de fiesta (paraît-il que la fréquentation augmente de 25 % chaque année). Et avec toutes les animations, causeries, soirées thématiques, cela ressemble de plus en plus à une excroissance des Rendez-vous montréalais.
Car on y parle aussi de Robert Morin, dont on présente trois films des débuts (Le Mystérieux Paul, Gus est encore dans l’armée et Le voleur vit en enfer), et dont on lance le superbe coffret de l’intégrale de son oeuvre. On suit le tournage improvisé "Prêt pas prêt ça tourne!", sur un film qui doit être fait en 48 heures et dont on a lancé les prémisses au moment des Rendez-vous. Et pour que la fête grandisse sur tous les supports, SilenceOnCourt.Tv et les Kinoïtes vont être de la partie. Notons que, pour une seconde fois, Regard sur la relève accueille le plus grand festival du court au monde, celui de Clermont-Ferrand, avec une sélection de six films (on en avait vu un, délirant: Ils arrivent, de Stephan Ferens et Jean-François Goize).
Sur 44 films, on peut se laisser tenter au gré des titres et des sujets: le dernier film de Ricardo Trogi (Ouch!), celui de Stéphane Lafleur (Snooze); une rencontre bizarre de Stephen Shellenberger (Mélancolique in Chicoutimi), un regard sur le couple (Rejoue-moi ce vieux mélodrame) de Denis Côté, et l’affection que l’on peut porter à Saku Koivu dans Nos bras meurtris vous tendent le flambeau, de Guillaume Lonergan, en ouverture de cette 6e édition. Le buzz fait parler de Biz, celui de Loco Locass, associé à Christian Fournier pour dénoncer la dépendance au vidéo-poker dans Maudite Machine. On parle également de Cadillac clown, de Robin Aubert, le film de clôture poétique et déambulatoire avec Michel Charrette, David Savard et Mara Tremblay; et de cette envie de retour à la base, de candid-eye, de kino-glaz: bref, du ciné-oeil cher à Dziga Vertov. Un oeil averti en vaut deux, pour la première du film de Denys Desjardins (La Dame aux poupées), Mon oeil pour une caméra, une production de l’ONF. Voilà, bon cinéma.
Du 28 février au 3 mars
À Jonquière et Chicoutimi