Metropolis : Destins animés
Cinéma

Metropolis : Destins animés

A priori, on pourrait penser que le Metropolis qui sort cette semaine sur nos écrans est une énième mouture du classique de Fritz Lang. Bien qu’inspiré du film de 1927, celui-ci a toutefois pour titre exact Osamu Tezuka’s Metropolis, un peu comme Fellini’s Roma. Surnommé le Walt Disney du Japon, Tezuka est une figure marquante des mangas. Il publia en 1949 sa version de Metropolis, laquelle mêlait tradition manga, serial américain et film noir hollywoodien, et dont l’intrigue était basée sur des critiques et des résumés du film de Fritz Lang, qu’il n’avait pas vu!

A priori, on pourrait penser que le Metropolis qui sort cette semaine sur nos écrans est une énième mouture du classique de Fritz Lang. Bien qu’inspiré du film de 1927, celui-ci a toutefois pour titre exact Osamu Tezuka’s Metropolis, un peu comme Fellini’s Roma. Surnommé le Walt Disney du Japon, Tezuka est une figure marquante des mangas. Il publia en 1949 sa version de Metropolis, laquelle mêlait tradition manga, serial américain et film noir hollywoodien, et dont l’intrigue était basée sur des critiques et des résumés du film de Fritz Lang, qu’il n’avait pas vu!

Le Metropolis de Rintaro est donc une version animée de l’oeuvre de Tezuka. Le coeur de l’histoire n’a pas changé: dans une mégapole du futur, divisée entre puissants, pauvres et robots, un despote engage un scientifique afin de construire un super-mutant qui l’aidera à dominer le monde. Assoiffé de pouvoir, le dictateur mènera la cité à la destruction, alors que les pauvres et les robots se révolteront, et que le super-mutant se retournera contre son créateur et détruira tout sur son passage.

Sur ce canevas, qui brasse encore efficacement les thèmes de la lutte des classes, de la déshumanisation des villes et de la folie des dictatures, le scénario de Katsuhiro Otomo greffe un ado détraqué et violent, un détective japonais gourmand, son jeune neveu dégourdi, et un super-mutant nommé Tima, qui ressemble davantage à Mini-Fée qu’à la Brigitte Helm du film de Lang. Après tout, on est dans un manga, et pour être animé, ça l’est.

La richesse visuelle de Metropolis est époustouflante, puisant son inspiration à toutes les sources, des classiques de la bande dessinée américaine au rétro-futurisme de Blade Runner, en passant par l’imagerie des contes, l’esthétique Art déco, la grandiloquence de l’architecture nazie, les angles de caméra à la Eisenstein, et la mode des années 30.

Il est vraiment dommage que la seule copie projetée à Montréal soit sous-titrée en anglais. En effet, les images sont si riches que la lecture des sous-titres devient vite fastidieuse, même pour un public habitué. Pourtant, le dossier de presse indique la sortie, en janvier dernier, aux États-Unis, d’une copie doublée en anglais…

Ceci dit, malgré ce bémol, Metropolis est un film surprenant, et une excellente introduction au monde des mangas. Et puis, entendre Ray Charles chanter I Can’t Stop Loving You sur les images d’une mégapole qui explose, ça vaut le détour.

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