La Mystérieuse Mademoiselle C. : Les enfants sages
Cinéma

La Mystérieuse Mademoiselle C. : Les enfants sages

Après les lunettes d’Harry Potter, voici le caillou de Mademoiselle Charlotte. Le personnage de Mademoiselle C., vieille dame excentrique qui parle à son caillou et qui sait enseigner le plaisir d’apprendre, est sorti de l’imagination de Dominique Demers, une auteure jeunesse très aimée des enfants d’ici.

Après les lunettes d’Harry Potter, voici le caillou de Mademoiselle Charlotte. Le personnage de Mademoiselle C., vieille dame excentrique qui parle à son caillou et qui sait enseigner le plaisir d’apprendre, est sorti de l’imagination de Dominique Demers, une auteure jeunesse très aimée des enfants d’ici. Et cette dernière a signé le scénario du film de Richard Ciupka: La Mystérieuse Mademoiselle C., qui regroupe les deux premières aventures de cette prof d’enfer – La Nouvelle Maîtresse et La Mystérieuse Bibliothécaire. Au cinéma, Mademoiselle C. a rajeuni, elle a l’énergie de Marie-Chantal Perron, qui débarque dans une classe de 6e avec des élèves réputés difficiles. Le plus ardu ne sera pas de les initier à la lecture, mais de déjouer la mégalomanie du directeur d’école, Marcel Lenragé (Gildor Roy).

Pour donner vie à cette Mary Poppins d’aujourd’hui, Ciupka (qui s’écarte du polar, Le Dernier Souffle) et Demers ont concocté un film qui semble avoir reçu le sceau d’approbation des psychologues, des pédiatres et du ministère de l’Éducation réunis. Tout y est si incroyablement et politiquement correct qu’on se demande vraiment si les enfants ont encore un tant soit peu de rébellion dans les veines! Ou s’ils en ont jamais eu dans ce pays tranquille… "Pas de vélo sans casque", "une fille peut faire un sport de gars", "acceptons les différences", "à bas la cigarette", "la violence ne règle rien": avec un slogan à chaque scène, ce n’est plus un film, mais un porte-étendard; un manuel illustré de la bonne conduite. Mais à quoi bon râler, il n’y a pas plus solide que les bons sentiments, surtout quand ils sont lourdement martelés. Les mauvais coups du petit Nicolas, le corrosif de Willie Wonka, et même la langue bien pendue du Matou appartiennent à une autre époque, celle d’un obscurantisme éducatif crasse; qui permettait – quelle horreur! – que le capitaine Haddock soit un soûlard.

Aujourd’hui, le prêchi-prêcha est bien enveloppé. Voyez le petit Potter. Par chance, Mademoiselle C. ne manque pas de style, les décors sont sympas, le rythme est vif, la poésie flotte, les répliques des enfants sonnent vrai, et Gildor Roy est aussi irascible et drôle que le principal Rooney de Ferris Bueller’s Day Off. Mais ses petits de 11-12 ans sont si sérieux… On pourrait leur recommander un fou rire et quelques bêtises. Malheureusement, entre des parents hors jeu, une prof déjantée et un directeur débile, on ne leur donne pas d’autres choix que la raison.

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