Death to Smoochy : La jungle en folie
Cinéma

Death to Smoochy : La jungle en folie

Rainbow Randolph (Robin Williams), un personnage chantant et dansant pour amuser les gamins, est viré de sa chaîne télévisée pour corruption. Cela le rend un peu instable et il jure de se venger. Il s’acharne donc sur celui qui a pris sa place dans le coeur des enfants et dans la grille horaire: Smoochy (Ed Norton), un rhinocéros fuchsia, idéaliste et conscientisé. Ce qui pose problème avec son agent très mercantile (Danny De Vito) et la v.-p. de la chaîne, Nora (Catherine Keener).

Rainbow Randolph (Robin Williams), un personnage chantant et dansant pour amuser les gamins, est viré de sa chaîne télévisée pour corruption. Cela le rend un peu instable et il jure de se venger. Il s’acharne donc sur celui qui a pris sa place dans le coeur des enfants et dans la grille horaire: Smoochy (Ed Norton), un rhinocéros fuchsia, idéaliste et conscientisé. Ce qui pose problème avec son agent très mercantile (Danny De Vito) et la v.-p. de la chaîne, Nora (Catherine Keener), une fille à la langue bien pendue.

Donc, nous avons des mascottes, une romance et pas mal de gros mots dans une comédie satirique réalisée par Danny De Vito (Hoffa, The War of the Roses) et écrite par Adam Resnick, qui fut un temps responsable des tirades du Late Night with David Letterman et du Larry Sanders Show. Ne soyons pas trop sérieux dans cette affaire, malgré quelques pointes conscientisantes: c’est juste une grosse farce, du prêt-à-rire, surtout quand on est fatigué. On se retrouve dans un bon vieux délire à la Blues Brothers. Mais – et la chose est terrible -, quand l’esprit se met au neutre, capable de gober n’importe quelle bêtise, on dirait que rien n’est assez massif, vulgaire, grossier et méchant. Death to Smoochy aurait pu être plus incisif. Le vitriol s’étale entre les marchands qui embobinent les enfants lobotomisés devant Barney et autres Télétubbies; les idéalistes vivant dans un système capitaliste; les mafieux qui ne connaissent que le chantage; et les adultes qui tripent encore sur les toutous de leur enfance. Ça égratigne gentiment.

En ajoutant à la sauce un nain qui a du mal à remuer sa sauce à spaghetti, un débile plus lourd que léger (Michael Rispoli, hilarant), la gueule infernale de Vincent Schiavelli, des nazis, et – clin d’oeil aux comédies romantiques new-yorkaises comme on n’en fait plus – des querelles d’amoureux qui ont invariablement lieu en plein Times Square ou dans des appartements à la Jacqueline Susann, dont on ne voit jamais le plafond: on se démarque de la rectitude polie, prêt à tomber dans le Hellzapopin. Or, De Vito se retient toujours au bord de l’absurde. Pourtant, Robin Williams fait ce qu’il peut. Nul dans la guimauve, c’est une joie de le revoir en singe hurleur, complètement fou, plus dingue et démoniaque que dans Les Aventures du Baron de Munchausen. Pour insomniaques et maniaques de mascottes.

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