Mariages ou Yvonne en cinq temps
Mariages
ou Yvonne en cinq temps. Le premier long métrage de Catherine Martin raconte la singulière histoire d’amour d’une jeune femme du XIXe siècle (Marie-Ève Bertrand), destinée au couvent par une aînée autoritaire et bien-pensante (Guylaine Tremblay). Entre le rêve prémonitoire de sa belle-mère et un dénouement en forme de rafale se profileront le destin funeste de sa mère, une passion aux effluves d’envoûtement et le drame s’ensuivant qui, pour classique qu’il soit, n’en demeurera pas moins affligeant.
Là où la réalisatrice tire son épingle du jeu, c’est par sa façon toute personnelle d’aborder un sujet universel. Une approche sensuelle, tout en nuances et en retenue, s’attardant aux bruits ambiants, aux textures, aux odeurs, aux reflets d’un environnement rustique, et empreinte de poésie tant sur le plan du propos que sur celui du traitement (symbolisme, intuition, photographie soignée et intimiste, etc.). Sous les dehors austères de la vie de l’époque, quasi palpable tant on mise sur le senti, se tisse une intrigue psychologique prenante tandis que couvent des désirs irrépressibles. Au sein de cet univers féminin parfois impitoyable évoluent des personnages denses, servis par le jeu intériorisé des acteurs et par des dialogues aussi économes qu’efficaces. 3,5/5