Karim Hussain : Nouveaux visages
Cinéma

Karim Hussain : Nouveaux visages

Karim Hussain n’est pas un nouveau visage pour les fans de Fantasia. Mais à 27 ans, celui qui, aux côtés de Julien Fonfrède et de Mitch Davis, fait rocker la programmation de ce festival depuis 97 risque d’en étonner plus d’un d’ici quelques  années.

Karim Hussain

n’est pas un nouveau visage pour les fans de Fantasia. Mais à 27 ans, celui qui, aux côtés de Julien Fonfrède et de Mitch Davis, fait rocker la programmation de ce festival depuis 97 risque d’en étonner plus d’un d’ici quelques années. Il a réussi il y a deux ans à sortir Subconscious Cruelty, long métrage gore à planter ses dents dans le fauteuil de devant. Et puis il y a eu The City Without Windows, un court étonnant, co-réalisé avec Fonfrède, dépeignant une ville sous la pluie où la communication orale a disparu. Sérieux, mais beau et sentimental. Et puis, tout chaud, tout neuf, à peine en début de montage, arrive un autre long métrage, Ascension: en 35 mm, en anglais, avec Fonfrède en coproducteur et assistant, et avec l’argent de Zuno Films à Montréal et The Klock Worx Company, une boîte de distribution japonaise (Millenium Actress, Blair Witch Project). Ascension raconte l’histoire de trois femmes (Marie-Josée Croze, Ilona Elkin, Barbara Ulrich) qui veulent anéantir le monde. Tourné dans un silo à grain avec des escaliers vertigineux, c’est "très drôle, mais de manière subtile, explique Hussain. C’est au sujet de Dieu et de son pouvoir. J’aime bien le concept de fin du monde, les émotions sont nues et fertiles". La fin du monde est prévue pour 2003. Entre-temps, il a aussi co-écrit le premier long de l’Espagnol Nacho Cerdà (Genesis), aussi très branché horreur.

Karim Hussain est un ovni dans le cinéma québécois. Élevé à Ottawa, de père pakistanais et pharmacien et de mère saguenéenne et écrivaine, parents cool qui le laissaient regarder des films d’horreur, Hussain veut faire un "cinéma qui représente la culture du rêve. Je ne me sens pas de port d’attache". Le cinéma est un quai qui flotte, et le gars qui craque pour Donnie Darko aime les films de Herzog, Tarkovski, Lynch, Cronenberg et Kurosawa. Passionné quand il parle cinéma, c’est le délire quand il raconte des histoires. À l’écouter, on veut les images. Et l’on ne vous parle pas de son rire…