Stéphanie Morgenstern : Nouveaux visages
Cinéma

Stéphanie Morgenstern : Nouveaux visages

On connaît sa blondeur, son sourire, un port de tête racé qui traverse les modes: Stéphanie Morgenstern (35 ans) est actrice depuis 20 ans. Malgré de nombreux films dont The Sweet Hereafter (Egoyan), Maelström (Villeneuve) et Revoir Julie (Crépeau), malgré des pièces de théâtre et des apparitions télé, elle n’est encore, bizarrement, que le second violon.

On connaît sa blondeur, son sourire, un port de tête racé qui traverse les modes: Stéphanie Morgenstern (35 ans) est actrice depuis 20 ans. Malgré de nombreux films dont The Sweet Hereafter (Egoyan), Maelström (Villeneuve) et Revoir Julie (Crépeau), malgré des pièces de théâtre et des apparitions télé, elle n’est encore, bizarrement, que le second violon. "Le Canada et le Québec sont distraits par le modèle américain et, en plus, le Canada anglais n’a pas de star-système; nous n’avons pas l’équivalent d’une Pascale Bussières ici, une personne qui rend un projet crédible", dit-elle d’une voix douce depuis sa maison de Toronto. Pour une liberté d’action plus que pour une reconnaissance de glamour, la réalisation devient donc quelque chose de "très sérieux". Après avoir coréalisé Curtains avec son frère Mark, Stéphanie Morgenstern a réalisé (et joué dans) Remembrance, un court métrage bourré de talents qui combine deux histoires vraies: celle des camps d’espions au Canada durant la Seconde Guerre mondiale, et celle d’un Russe (devenu canadien sous les traits de Mark Ellis, acteur, coscénariste et mari dans la vraie vie) qui avait une mémoire phénoménale; il souffrait même de ne pouvoir rien oublier. Dont l’amour. Remembrance (gagnant aux Jutra) se regarde comme un mini-polar, très bien rythmé, émouvant et sensuel. Un bijou. L’actrice-réalisatrice pense maintenant à une adaptation long métrage du sujet, où le héros à la mémoire d’éléphant irait se porter volontaire à la guerre. "Mais je veux continuer d’être actrice, dit-elle. Je ne veux pas sacrifier l’un pour l’autre. Disons que j’ai eu le privilège de regarder la machine sans responsabilité jusqu’à maintenant!" Entre Montréal (où ses parents habitent toujours), Toronto (où un nouveau bébé prend sa place), et le reste de la planète ciné, Morgenstern sait où mener sa barque…