Lantana : Chassés-croisés
Cinéma

Lantana : Chassés-croisés

Plante exotique cultivée pour ses fleurs ornementales, le lantanier cache sous ses pétales colorés d’horribles ronces tordues. Le réalisateur australien Ray Lawrence, qui n’avait pas tourné pour le cinéma depuis la sortie de son film controversé Bliss en 1985, l’a choisi comme métaphore centrale de Lantana, une brillante étude de caractères couronnée de nombreux prix prestigieux.

Plante exotique cultivée pour ses fleurs ornementales, le lantanier cache sous ses pétales colorés d’horribles ronces tordues. Le réalisateur australien Ray Lawrence, qui n’avait pas tourné pour le cinéma depuis la sortie de son film controversé Bliss en 1985, l’a choisi comme métaphore centrale de Lantana, une brillante étude de caractères couronnée de nombreux prix prestigieux. Libre adaptation de la pièce Speaking in Tongues d’Andrew Bowell, qu’il a lui-même scénarisée, Lantana met en scène des personnages prisonniers d’un labyrinthe pavé de secrets et de mensonges.

Bien qu’il aime sa femme Sonja, le détective Leon Zat (Anthony LaPaglia) la trompe avec Jane (Rachael Blake). Remettant en doute son bonheur conjugal, Sonja (Kerry Armstrong) consulte une psychiatre, Valérie (Barbara Hershey), qui croit que son mari, John (Geoffrey Rush) a une liaison avec l’un de ses patients (Peter Phelps). Valérie et John vivent dans le deuil de leur fillette assassinée deux ans auparavant. Jane, séparée de Pete (Glenn Robbins) qui l’aime encore, envie le bonheur tranquille de ses voisins Nik (Vince Colosimo) et Paula (Daniela Farinacci). Et lorsque Leon et sa collègue Claudia (Leah Purcell), qui recherche l’homme idéal, enquêteront sur la disparition d’une femme, les destins de tous ces gens seront inextricablement liés jusqu’à ce que le mystère soit éclairci.

Porté par des dialogues d’une grande justesse, des interprètes de haut calibre et une trame sonore discrète, Lantana se déroule en un rythme lent et envoûtant. Sous ses allures de thriller élégant, cet éblouissant entrelacs d’intrigues finement ciselées nous entraîne dans les méandres psychiques de personnages en pleine crise existentielle, et dont les interactions se complexifieront progressivement tout au long du récit. En fait, plus les protagonistes tentent de se comprendre, plus ils se méprennent sur les intentions des autres, car bien qu’ils se dévoilent peu à peu – souvent par des paroles leur échappant ou des gestes presque imperceptibles -, tous se réfugient derrière un autre masque et contribuent à alimenter le mystère. Tourné en éclairage naturel qui confère au film un ton très intimiste et une atmosphère feutrée, ce déroutant drame psychologique séduit par la maestria avec laquelle Lawrence et Bowell brouillent les pistes sans que jamais le récit ne perde de sa clarté. Impressionnant.

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