Les 25 ans de Spirafilm : La fête de l'indépendance
Cinéma

Les 25 ans de Spirafilm : La fête de l’indépendance

Première coopérative de production cinématographique à Québec, Spirafilm passe le cap des 25 ans avec fierté et en plus grande forme que jamais. Quand indépendance rime avec  réussite.

À l’ère des grandes majors cinématographiques et du Hollywood tous azimuts, le cinéma indépendant se trouve toujours non seulement largement justifié mais aussi de plus en plus visible. En ce sens, la présence et la longévité de la coopérative de cinéma Spirafilm vient prouver que ce genre de vision et d’entreprise demeure essentiel à la formation et à la découverte de nouveaux talents. Née en 1977, la coopérative du Complexe Méduse entend célébrer ses 25 ans bien sonnés en effectuant un retour sur ses productions passées et en allant parader un peu partout sur le globe lors de divers festivals, comme elle a toujours eu l’habitude de le faire.

Pour l’amateur de cinéma, Spirafilm évoque bien peu de choses. Pourtant, le collectif est bien implanté dans la Vieille Capitale et demeure pour plusieurs artisans un passage presque obligé de la production de courts métrages, que ce soit du côté des réalisateurs ou du côté des comédiens. C’est pourquoi l’important pour Spirafilm n’est pas de se faire voir ou de se faire connaître mais bien de montrer, de pousser ses collaborateurs vers la création.

Martin Brouard explique ainsi le rôle de sa coopérative. "Spirafilm est un collectif de production indépendant géré par un groupe de personnes qui sont toutes actives dans le milieu du cinéma. C’est-à-dire que nous sommes un regroupement de membres de soutien et de collaborateurs qui offrons un soutien technique, autant avec le matériel que par la consultation de réalisateurs, de monteurs à tout cinéaste amateur désireux de réaliser son propre film sans rien devoir à qui que ce soit."

C’est ainsi que depuis 25 ans, plusieurs noms connus et moins connus des cinéphiles se sont frottés au court métrage afin de se faire la main dans le métier et de présenter une vision souvent très différente et originale de cet art. Un des plus beaux exemples demeure le parcours du réalisateur Francis Leclerc qui aura réalisé, seul ou en collaboration, près d’une dizaine de courts métrages avant de passer pour la première fois au long l’an dernier avec Une jeune fille à la fenêtre. Spirafilm donnait lui aussi dans le long métrage la même année alors qu’il collaborait à la production du premier essai de Céline Baril, Du pic au coeur, avec Karine Vanasse.

En plus de donner une chance à des réalisateurs en herbe, Spirafilm s’est permis du même coup de remporter quelques prix dans des festivals de courts métrages au Canada, aux États-Unis et en Europe, tout en alignant les Gémeaux dans cette catégorie en 1987 et 1988.

Question de fêter dignement son anniversaire, la coopérative présentera entre le 20 et le 25 avril prochains à Québec et à Montréal ses dernières productions, dont À l’eau de Larose en grande primeur, en plus de procéder à une exposition de photos de tournage. Ensuite, ce sera la tournée annuelle des festivals qui reprendra et la bande de Spirafilm compte bien marquer ses 25 ans lors de ses visites.

Même si elle est fière de ce qu’elle a accompli jusqu’ici, la coopérative n’en perd pas moins de vue qu’elle doit continuer son sérieux travail de défricheur et d’éclaireur dans le milieu du cinéma indépendant à Québec. Un objectif qui amène une remarque amusée de la part de Martin Brouard lorsqu’il évoque le travail de ratissage de Spirafilm. "Oui, Spirafilm fonctionne avec de petits budgets et fait la promotion du film indépendant, mais encore faut-il être réaliste! Si vous pensez faire un film de trois heures pour le grand écran avec un budget de 50 000 dollars, on ne peut rien pour vous! Certains repartent déçus et désillusionnés mais la plupart sont très ouverts aux commentaires et aux remarques que nous pouvons leur faire. C’est toujours un grand plaisir de revoir ces personnes par la suite avec un projet abouti et qui ont réussi à monter ce dont elles avaient envie."

Le 20 avril

À la salle Multi
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