

Nouveau Cinéma tchèque25 ans de Spirafilm Lettre à un ami
Juliette Ruer
Nouveau Cinéma tchèque
Un cinéma urbain, raffiné, cynique parfois, amoureux de Prague; un cinéma rural, social, vivant, à l’écoute: on parle d’une nouvelle ère du côté de la cinématographie tchèque. Ce qui est assez génial pour un pays qui se remet de " l’assistanat " du communisme, qui a peu de producteurs, et pas de studios (mais une super école de cinéma). Après l’Oscar décerné à Kolya en 1987, ont fleuri quelques noms. Récemment, on grimaçait devant Little Otik du réputé Svankmajer, et maintenant on peut découvrir un pan plus réaliste de la culture avec des films qui n’ont peut-être pas tous remporté l’adhésion du public, mais qui ont été remarqués par la critique. Mentionnons Parallel Worlds, de Petr Vaclav (2001), sur le grand thème du triangle amoureux; Cozy Dens, de Jan Hrebejk (1999), une comédie aigre-douce sur le printemps de Prague; Buttoners, de Petr Zelenka (1997) qui fait dans l’humour noir délirant, un film acclamé par la critique; In a trap, d’Helena Trestikova (2000), un documentaire difficile sur les cinq ans de la vie d’une junkie; et Battle for life de Vit Janecek, Miroslav Janek, Roman Vavra (2000), un aperçu social de la vie tchèque, de façon colorée, vivante, et qui entremêle trois styles de cinéastes et tous les ressorts culturels, du conte à la télévision. Loners, de David Ondricek, gros succès populaire, est assez marrant aussi: une sorte de Sex and the City dans la jeunesse praguoise branchée. On parle de drogue, de cul, de fric, d’amour difficile. Le genre de film qui donne l’impression que la planète ne fonctionne que sur un seul mode. On en reparle. Du 18 au 28 avril, à la Cinémathèque québécoise.
25 ans de Spirafilm
La coopérative de réalisateurs indépendants Spirafilm de Québec fête ses 25 ans. À cette occasion, on peut découvrir une série d’oeuvres rarement diffusées lors de soirées festives. Programme vidéo, programme films, mais aussi expos photos du 23 avril au 12 mai à la Cinémathèque québécoise. Pour souligner l’anniversaire de la boîte qui travaille avec les Normand Daneau, Denis Côté, Steve Asselin, Nadine Fournelle, Francis Leclerc, et, entre autres, Pierre Brassard. 24 et 25 avril, à la Cinémathèque québécoise.
Lettre à un ami
En 1988, le réalisateur chilien Jorge Fajardo fait un voyage en Inde qui le mène jusqu’au pied de l’Himalaya où se déroulent des cérémonies bouddhistes. Ponctuées de "quoi filmer?" et de "pourquoi filmer ceci et pas cela?", les images, souvent tremblotantes, défilent sans discernement pendant les trois quarts du film. À l’issue de sa quête spirituelle, le cinéaste rencontre un Tibétain célèbre (et bon pote de Richard Gere!) à qui il dédiera ce film. Ça ne nous apprend pas grand-chose, et même le narrateur Gabriel Arcand a l’air de s’ennuyer… (M.D.) Ex-Centris.