Cinéma

L’Angleterre! Raoul Léger, La Vérité morcelée

L’Angleterre!

Bonne histoire que celle de L’Angleterre!, d’Achim von Börries, qui prend pour point de départ un fait terrible (les effets des retombées radioactives de Tchernobyl sur la santé humaine) et qui s’ouvre, et se termine, sur une quête philosophique. Un Russe débarque clandestinement à Berlin à la recherche de son meilleur ami pour réaliser leur rêve: voir l’Angleterre. Si cela débute un peu comme Le Troisième Homme, cela continue comme un road-movie urbain; une sorte de promenade plus tragique que comique dans la vie parallèle du Berlin d’aujourd’hui. Entre amour et amitié, un film délicat sur une société en transit, qui rappelle les récits d’exil de la guerre froide. Un peu longuet, mais finement interprété par Ivan Shvedoff (Enemy at the Gates), Merab Ninidze et Chulpan Khamatova (Luna Papa, Tuvalu). Découvertes allemandes, Institut Goethe, les 2 et 3 mai.

Raoul Léger, La Vérité morcelée
Il était difficile de rester neutre au Guatemala quand a explosé, au début des années 80, cette guerre insensée entre le gouvernement (soutenu par les États-Unis) et le peuple. Massacres, torture et exil: la grande majorité des victimes furent des Mayas. Impossible de demeurer impassible: c’est peut-être, sur le terrain, ce qui est arrivé à ce missionnaire laïque acadien, Raoul Léger, mort de façon obscure, à Guatemala City, en 1981. Ayant épousé la cause des plus pauvres, et surnommé Commandante Miguel, il aurait été rapidement séduit par les idées de l’ORPA, organisation révolutionnaire prônant la violence. Vingt ans plus tard, ses deux soeurs, suivies par la réalisatrice Renée Blanchar, débarquent au Guatemala et veulent savoir ce qui s’est vraiment passé. Ce film raconte ce retour en arrière douloureux et nécessaire, pour les Acadiens comme pour les Guatémaltèques. Une quête de vérité pour ceux qui restent. Même résonances tragiques que le film de Mary Ellen Davies, Le Pays hanté. Au Cinéma ONF, du 6 au 10 mai.