L.I.E. : Classe moyenne
Cinéma

L.I.E. : Classe moyenne

Depuis quelques années, la banlieue est le nouveau terrain de jeu d’un certain cinéma américain qui, auparavant, explorait les profondeurs de la cité. Familles éclatées, adolescents délinquants, quiétude trompeuse et neurasthénie ambiante: après avoir connu son âge d’or de l’après-guerre jusqu’aux années 80, la classe moyenne américaine passe au cash. Premier film de Michael Cuesta, photographe et réalisateur de spots publicitaires, L.I.E. (abréviation de Long Island Expressway) participe de ce courant où le confort des banlieues cache bien plus que de l’indifférence.

Depuis quelques années, la banlieue est le nouveau terrain de jeu d’un certain cinéma américain qui, auparavant, explorait les profondeurs de la cité. Familles éclatées, adolescents délinquants, quiétude trompeuse et neurasthénie ambiante: après avoir connu son âge d’or de l’après-guerre jusqu’aux années 80, la classe moyenne américaine passe au cash. Premier film de Michael Cuesta, photographe et réalisateur de spots publicitaires, L.I.E. (abréviation de Long Island Expressway) participe de ce courant où le confort des banlieues cache bien plus que de l’indifférence.

Ici, l’histoire tourne autour de Howie (Paul Franklin Dano), un garçon de 16 ans dont la mère est morte dans un accident de voiture, et qui est élevé par un père absent et impliqué dans des magouilles immobilières. Grand rêveur, empêtré dans une sexualité aux contours flous, le gamin est fasciné par son meilleur ami (Billy Kay), petit bum cambrioleur, qui vend son corps au plus offrant, entre autres Big John (Brian Cox), un ex-marine friand de jeunes garçons. Un cambriolage qui tourne mal, le papa magouilleur en prison, le meilleur ami parti en Californie: le jeune Howie se retrouve sous la coupe de Big John, pédophile plus prévenant que prévu…

Écrit par Stephen M. Ryder, Michael et Gerald Cuesta, le scénario de L.I.E. fait dans la nuance. Les ados ne sont pas réduits aux rôles de victimes de la société ou d’enfants ingrats, pas plus que les adultes ne sont vus comme des machines à payer ou des idiots qui ne comprennent rien. Même Big John est présenté sous un jour, sinon sympathique, du moins humain, avec son lot de contradictions entre le jeu sexuel et l’instinct paternel. Le point de vue général est celui de l’adolescence, âge confus et exalté où la morale personnelle est constamment confrontée aux normes publiques.

Avec un sujet aussi brûlant, L.I.E. est étonnamment sobre et linéaire, pour ne pas dire ennuyant. Le genre de film sans défauts majeurs, mais sans qualités réelles non plus. Sans le côté cabotin de Happiness, de Todd Haynes, et sans le malaise provoqué par Kids, de Larry Clark, cette chronique d’une semaine dans la vie d’un "garçon qui, après avoir presque tout perdu, se trouve lui-même" (dixit le dossier de presse) se laisse regarder, mais sans laisser beaucoup de traces.

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