Triumph of Love : Bas les masques!
Cinéma

Triumph of Love : Bas les masques!

Il ne faut pas se fier aux apparences: une pièce célèbre (Le Triomphe de l’amour), un producteur prestigieux (Bertolucci) et un acteur oscarisé (Ben Kingsley) ne donnent pas nécessairement un film réussi. Inspiré de l’adaptation que fit Martin Crimp de la pièce de Marivaux, Triumph of Love est un de ces films ni chair ni poisson qui, en voulant viser la jeune génération avec un classique, ratent le train de la modernité comme celui du classicisme.

Il ne faut pas se fier aux apparences: une pièce célèbre (Le Triomphe de l’amour), un producteur prestigieux (Bertolucci) et un acteur oscarisé (Ben Kingsley) ne donnent pas nécessairement un film réussi. Inspiré de l’adaptation que fit Martin Crimp de la pièce de Marivaux, Triumph of Love est un de ces films ni chair ni poisson qui, en voulant viser la jeune génération avec un classique, ratent le train de la modernité comme celui du classicisme.

De Dangerous Liaisons de Frears au Romeo + Juliet de Lurhman, en passant par Much Ado About Nothing de Branagh, les exemples réussis ne manquent pourtant pas. Mais ici, l’histoire de cette princesse déguisée en homme (Mira Sorvino), qui séduit un philosophe misanthrope (Kingsley), sa soeur (Fiona Shaw) et leur "neveu" (Jay Rodan), ne dépasse jamais l’anecdote. L’intrigue est pourtant riche, avec ses jeux de miroirs troubles sur la nature féminine et masculine, et sa réflexion en douceur sur la représentation, les masques, et le mensonge qui est, parfois, le plus court chemin pour atteindre la vérité. De plus, les dialogues sont virevoltants à souhait, les dédales des jardins italiens sont autant de pistes pour se perdre aux jeux de l’amour et du hasard, et Mira Sorvino a ce qu’il faut d’enthousiasme et de rouerie pour incarner cette manipulatrice amoureuse.

Hélas, Clare Peploe, scénariste de La Luna, de Besieged, et de Zabriskie Point (!), a la patte lourde, et Kingsley et Shaw ont beau jouer les bouffons de talent, Triumph of Love a la prestance d’un soufflé qui retombe. Dommage.

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