Last Orders : Salut, l'ami
Cinéma

Last Orders : Salut, l’ami

Trois amis de longue date, Ray (Bob Hoskins), Vic (Tom Courtenay) et Lenny (David Hemmings), se réunissent dans un pub pour lever un dernier verre à la mémoire de Jack (Michael Caine). Ils attendent l’arrivée de Vince (Ray Winstone), le fils de Jack, qui les conduira à Margate, station balnéaire où le disparu désirait finir ses jours, afin de disperser les cendres dudit Jack dans la mer.

Trois amis de longue date, Ray (Bob Hoskins), Vic (Tom Courtenay) et Lenny (David Hemmings), se réunissent dans un pub pour lever un dernier verre à la mémoire de Jack (Michael Caine). Ils attendent l’arrivée de Vince (Ray Winstone), le fils de Jack, qui les conduira à Margate, station balnéaire où le disparu désirait finir ses jours, afin de disperser les cendres dudit Jack dans la mer. Au cours de ce pèlerinage, les quatre hommes aux tempéraments bien différents prendront conscience de l’importance de Jack dans leur vie. De son côté, Amy (Helen Mirren), la femme de Jack, ira voir une dernière fois leur fille June, lourdement handicapée intellectuellement et que son père n’a jamais pu aimer.

Tourné en extérieur dans les régions de Bermondsey et de Peckham, au sud-est de Londres, Last Orders est un road movie intimiste et mélancolique dont les personnages ordinaires rappellent ceux que l’on rencontre chez Mike Leigh et Ken Loach. Sur un ton doux-amer, le récit se construit en désordre chronologique, selon les caprices de la mémoire des protagonistes, au hasard des lieux qu’ils visitent en cours de route et des airs qu’ils fredonnent. Le réalisateur et scénariste australien Fred Schepisi (A Cry in the Dark) a pris soin de respecter la polyphonie du roman de Graham Swift, La Dernière Tournée (Booker Prize 1996), en alternant les points de vue des cinq personnages. Tour à tour, donc, chacun partage avec les autres (ou garde pour soi) les secrets et les mensonges qui ont marqué l’existence du grand Jack. En aucun moment le récit de cette amitié d’une cinquantaine d’années, fragmenté en courtes scènes, ne perd de sa fluidité; et, porté par le talent de ses interprètes de première classe, Last Orders comporte des moments de pure émotion – sans jamais tomber dans le mélo – ponctués de quelques traits d’esprit flegmatique. De nouveaux venus, dont JJ Field qui a le panache de Caine en jeune Jack, incarnent avec sincérité les personnages dans leur jeunesse. Enfin, les sobres reconstitutions d’époque, la photographie naturaliste de Brian Tufano (Billy Elliot) et la musique morose de Paul Grabowsky contribuent au charme quelque peu suranné de ce film typiquement londonien, avec sa pluie intermittente et ses personnages issus de la classe ouvrière. Tendre et nostalgique.

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