Festival Présence autochtone : Nations unies
Cinéma

Festival Présence autochtone : Nations unies

Dans le cadre de sa 12e édition, Présence autochtone offre une sélection variée des meilleurs films des peuples autochtones des trois Amériques et du Grand Nord. Par le biais d’un cinéma en constante évolution, les autochtones témoignent année après année de leur inébranlable détermination à préserver leur identité culturelle.

Dans le cadre de sa 12e édition, Présence autochtone offre une sélection variée des meilleurs films des peuples autochtones des trois Amériques et du Grand Nord. Par le biais d’un cinéma en constante évolution, les autochtones témoignent année après année de leur inébranlable détermination à préserver leur identité culturelle. Incluant documentaires et créations, la programmation du Festival comprend plus de 80 films provenant en grande partie du Canada et des États-Unis, ainsi que quelques réalisations de la Bolivie, du Mexique, de la Colombie, du Brésil, du Chili et de la Finlande.

Avec sa mise en scène sobre, son esprit ethnographique respectueux et sa photographie noir et blanc richement contrastée, Sept chants de la toundra (Finlande), de Markku Lehmuskallio et Anastasia Lapsui, rappelle le chef-d’oeuvre de Robert Flaherty, Nanook of the North. Porté par des chants traditionnels, ce film dépaysant et intemporel, où se mélangent habilement fiction et documentaire, relate l’histoire des Nenets, un peuple de la Sibérie vivant de la chasse et de l’élevage de rennes, qui a résisté à la colonisation soviétique. Ce premier film en langue nenet a reçu le Grand prix au Festival des films de femmes de Créteil en 2001.

Premier long métrage de l’Américain Randy Redroad, The Doe Boy est le récit touchant d’un jeune métis, né d’un père blanc (Kevin Anderson) et d’une mère cherokee (Jeri Arredondo), qui croit que son sang est doublement impur puisqu’il souffre d’hémophilie. Malgré les protestations de sa mère surprotectrice, Hunter réalise enfin son rêve de devenir un grand chasseur comme son père. Mais le garçon tue malencontreusement une biche plutôt qu’un cerf, d’où lui viendra le sobriquet "doe boy". Parvenu à l’âge adulte, Hunter (James Duval) apprend que le sang qu’il a reçu en transfusion est peut-être contaminé par le VIH. Il devra cependant continuer à se battre pour vivre, car son grand-père (Gordon Tootoosis) le somme de transmettre aux siens les traditions du peuple cherokee. À noter que ce film met aussi en vedette la star montante du cinéma autochtone, Alex Rice, une jeune Mohawk de Kahnawake. Prix du meilleur scénario au dernier Festival de Sundance, The Doe Boy sera présenté à la soirée d’ouverture du Festival Présence autochtone. À noter aussi, Yada Yada, du jeune réalisateur navajo Bennie Klain, un percutant court métrage de huit minutes, filmé en temps réel: un matin de septembre, un animateur d’une station de radio du Texas se moque des propos d’un auditeur amérindien. Après cet appel, il est anéanti par un communiqué de presse annonçant un événement tragique qui amènera les Américains et les Amérindiens à oublier les barrières raciales.

Joliment dessiné par Norval Morrisseau, Spring présente les origines du printemps par le biais des aventures de Wasakejack, un homme aux pouvoirs fantastiques. Alliant animation à l’ordinateur et images documentaires, Summer met en scène une louve qui raconte à ses petits la légende des castors géants. Ces deux épisodes de la série Stories from the Seventh Fire de Greg Coyes, inspirée des contes et légendes des Premières Nations du Canada, ont de quoi charmer les enfants. Quant au documentaire canadien Honour of the Crown de Tom Radford, il présente un portrait du chef chipewyan François Paulette, un homme qui s’est battu pendant 25 ans pour revendiquer des terres appartenant à son peuple. Une lutte acharnée qui aboutira au respect d’un traité de 1899.

De Rick Derby, on retient également le documentaire Rocks with Wings, un vibrant hommage à Jerry Richardson, entraîneur de l’équipe locale féminine de basket-ball. Cet Afro-Américain a su inculquer, grâce à son sens de l’écoute, des sentiments de fierté et d’unité au sein de la communauté navajo de Shiprock, au Nouveau-Mexique.

Du 10 au 21 juin
Cinéma ONF