Les films de l'été : Les bons plans
Cinéma

Les films de l’été : Les bons plans

Quand la canicule fait rage, quoi de mieux pour se rafraîchir que quelques heures passées dans une salle climatisée devant une bonne petite vue. Tapisserie des films qui prendront l’affiche cet été.

Suites et filons

L’été est la saison idéale pour les films à franchise. On a repris le bulbe de l’année dernière, on a remis du terreau, et hop! revoilà une nouvelle fleur. On attend donc le troisième opus de niaiseries signées Myke Myers, délicatement nommé Austin Powers, Goldmember. Ian Fleming aurait apprécié l’hommage… Le premier du genre était plutôt bien ficelé, espionnage high-tech et bon enfant; la suite était inévitable: Spy Kids 2, où les gamins se battent contre un autre savant f0u. Incontournables également les pérégrinations de cette souris et de sa famille humaine, avec Stuart Little 2. Mieux vaut en rire, sinon cela peut faire peur. La peur est le but d’Halloween Resurrection, huitième de la série, qui mélange horreur et reality show. Enfin, gros canon, visiblement aussi riche en effets spéciaux et en phrases punch que le premier: voici le retour du duo de chasseurs de bibittes extraterrestres, Tommy Lee Jones et Will Smith dans Men In Black 2.

Mais l’idée de suite peut aussi impliquer celle du repiquage: Scooby Doo passe du cartoon au "vrai", avec des acteurs qui ont la tête de l’emploi et un scénario qui semble aussi débile que ceux du dessin animé. Hey Arnold! The Movie fait passer le garçonnet à la tête plate du petit au grand écran. Par contre, The Country Bears, des ours qui font du rock, viennent des attractions de Disneyland. Quant à Bécassine, la super nounou, elle a pris un coup de jeune dans Bécassine, le trésor Viking, qui avait ouvert le Festival des films pour enfants, Enfin, The Crocodile Hunter: The Collision Course est une fiction tirée des aventures de Steve Irwin, encore un Australien branché crocodiles; un énervé qui remplit à lui tout seul la grille horaire d’Animal Planet.

Drames avec action
Pas de Mission Impossible cette année, mais du Tom Cruise quand même, avec le dernier film de Steven Spielberg, Minority Report; une SF musclée au look sombre qui, d’après la bande-annonce, ne manque pas d’attraits. Mais on a encore de la bataille du Pacifique en réserve pour l’été 2002: un an après le Pearl Harbor de Michael Bay, voici Windtalkers, de John Woo, qui réhabilite le rôle des messagers navajos durant la guerre et qui risque d’avoir bon nombre d’explosions à la minute. D’après la bande-annonce, il y aura également pas mal de décibels et de lumière aveuglante dans Reign of Fire, où Matthew McConnaughey et Christian Bale ont littéralement le feu aux fesses, car ils doivent combattre des dragons cracheurs dans une SF signée Rob Bowman (X-Files). On prévoit aussi une montée de testostérone pour XXX, un Rambo actuel, avec Vin Diesel et Samuel L. Jackson.

Plus calmes, mais toujours tendus, les purs et durs sont de retour: Harrison Ford en gradé russe qui doit choisir entre les ordres et ses hommes (K19: The Widowmaker) a vraiment du John Wayne dans le sang: il a de moins en moins d’expressions pour marquer son héroïsme. Matt Damon, plus fringant, doit courir vite dans The Bourne Identity, un North by Northwest signé Doug Liman (excellent Swingers), tiré d’un best-seller de Robert Ludlum. Autre adaptation, celle d’un roman de Michael Connelly, par Clint Eastwood: Blood Work, où Clint ne lâche pas prise et poursuit un tueur en série. On attend également quelques émotions paranormales du côté de Signs, de M. Night Shyamalan (Unbreakable, The Sixth Sens) avec un autre héros: Mel Gibson, qui s’interroge sur les mystérieux dessins dans ses champs.

Drames tout court
Dans la catégorie histoires sérieuses et films à messages, Road to Perdition peut réserver des surprises: film noir avec Tom Hanks, Paul Newman et Jude Law, réalisé par Sam Mendes (American Beauty). L’homme qui filme plus vite que son ombre, Steven Soderbergh, annonce quant à lui une production légère avec Full Frontal, une suite en mineur de Sex, Lies and Videotapes. Mais on a quand même Julia Roberts. Dans The Dangerous Lifes of Altar Boys, un des petits Culkin (Kieran) a des soucis avec la moralité de son école catholique, un film de Peter Care, apprécié à Sundance. Gros mélo en perspective: Rabbit-Proof Fence, sur l’époque peu glorieuse de "l’assimilation" des aborigènes par les Blancs en Australie; un film de Phillip Noyce (The Bone Collector), avec Kenneth Branagh. Dans The Safety of The Objects, de Rose Troche, on aborde un sujet inépuisable: le paradis des banlieues américaines (avec Glenn Close et Dermot Mulroney). Par ailleurs, autre volet des souffrances infinies d’Anna Thomson, nous verrons Bridget, d’Amos Kollek.

Du côté européen, mentionnons le très beau film de François Dupeyron, La Chambre des officiers, avec Éric Caravaca, Sabine Azéma et André Dussolier, sur les défigurés de la première guerre mondiale. Et d’Italie, I Cento Passi, de Marco Tullio Giordana, relate l’histoire vraie d’un activiste de gauche assassiné par la Mafia à la fin des années 70. Dans la catégorie "les verrons-nous bien cet été?" sont aussi annoncés deux petits films: Que faisaient les femmes pendant que l’homme marchait sur la lune? Le titre est étonnant, Hélène Vincent est une excellente actrice, c’est un coproduction belge et canadienne (d’où Macha Grenon) et c’est signé Chris Vander Stappen (Ma vie en rose). Et Des chiens dans la neige, un premier drame de Michel Welterlin, avec Jean-Philippe Ecoffey et Marie-Josée Croze. On parle également d’un film britannique primé, The Warrior, d’Asif Kapadia, où un guerrier indien cherche la paix.

Romances
L’amour vaincra toujours. Sur grand écran, le sentiment amoureux ne prend pas une ride, mais se renouveler n’est pas si facile. Pour cette raison, on pige chez Frank Capra où Adam Sandler reprend le rôle de Gary Cooper (on n’a plus les physiques d’autrefois en réserve!) dans Mr. Deeds, une adaptation moderne de Mr. Deeds Goes to Town. Amour toujours entre un producteur et son actrice virtuelle (Simone), entre la fille la plus cool du lycée (Christina Ricci) et un handicapé dans Pumpkin; et entre l’excellent Jason Lee et la blonde Julia Stiles dans A Guy Thing. Mais il y aura aussi des amours contrariées avec My Big Fat Greek Wedding, adaptation de la pièce (et de la vie) de Nia Varadalos; avec quelques trentenaires dans Just a Kiss, de Fisher Stevens; et en version parisienne, et plus amère, dans Reine d’un jour de Marion Vernoux (Rien à faire), avec Karin Viard. Enfin, et parce qu’on veut qu’il se réveille après Nurse Betty, on attend beaucoup de Neil La Bute et de Possession, une passion sur deux époques, avec Gwyneth Paltrow et le fidèle Aaron Eckhart.

Rires
L’été, le rire se porte sans complexe; avec des looks qui tuent dans Le Boulet, d’Alain Berberian et Frédéric Forestier où Gérard Lanvin est un caïd et Benoit Poelvoorde, un flic nul. Et avec de l’absurde féerique dans L’Odyssée d’Alice Tremblay, la dernière création de Denise Filiatrault. Il semblerait que Ian Holm ne soit en reste pour amuser la galerie dans une histoire de substitution impériale (The Emperor’s New Clothes, d’Alan Taylor). Rions également ethnique (arabo-suédois) avec Jalla! Jalla!, un premier film remarqué de Josef Fares. Rire militaire d’accord, mais en satire seulement: dans Buffalo Soldiers, de Grégor Jordan, Joaquin Phénix pique la femme d’Ed Harris au moment de la chute du mur de Berlin. Cynisme à prévoir dans Igby Goes Down, de Burr Steers où, après les Tenenbaums, voici une autre famille dysfonctionnelle, avec Susan Sarandon. Le rire semble délicat sur Lovely and Amazing, de Nicole Holofcener, où quatre soeurs mènent le bal.

Enfin, le cinéma de ciné-parc existe encore puisqu’on tourne des films comme The Adventures of Pluto Nash, avec Eddie Murphy et The Master of Disguise avec Dana Carvey. Et pour toute la famille, Disney propose Lilo & Stitch, une histoire d’amitié entre une petite Hawaïenne et un gremlin extraterrestre. Faut chercher loin maintenant pour innover…