Scooby-Doo : Nom d’un chien
Décidément, on n’a aucun scrupule à niveler par le bas à Hollywood. Pourquoi se creuser les méninges quand on peut recycler de vieilles recettes éprouvées? C’est l’été, au diable la créativité! De plus, selon les chiffres du box-office, il semblerait que le public aime se cantonner dans ce qu’il connaît bien.
Décidément, on n’a aucun scrupule à niveler par le bas à Hollywood. Pourquoi se creuser les méninges quand on peut recycler de vieilles recettes éprouvées? C’est l’été, au diable la créativité! De plus, selon les chiffres du box-office, il semblerait que le public aime se cantonner dans ce qu’il connaît bien. À preuve, les sequels rapportent souvent plus que l’oeuvre d’origine; c’est notamment le cas pour Austin Powers. Ainsi donc, une quinzaine de suites, de prequels, de spin-offs, de remakes et d’adaptations en action réelle de dessins animés envahiront le grand écran cet été. Prière de laisser votre cerveau au frigo.
Après The Flinstones et Josey and the Pussycats, un autre produit Hanna-Barbera débarque au cinéma: Scooby-Doo. Réalisé de 1969 à 1986, ce dessin animé complètement débile mettait en vedette un chien parlant et quatre jeunes qui sillonnaient les États-Unis à la poursuite de monstres, fantômes et momies. Dans cette nouvelle mouture conçue par Raja Gosnell (Home Alone 3), nous retrouvons Fred (Freddie Prinze Jr.), le beau blond un peu benêt; Velma (Linda Cardellini), la petite futée myope comme une taupe; Daphne (Sarah Michelle Gellar), la demoiselle de service en détresse; Shaggy (Matthew Lillard), le grand trouillard gourmand, et son fidèle danois Scooby-Doo (voix de Scott Innes), l’égal de son maître. Rien ne va plus entre les membres de Mystery Inc. qui décident de se séparer après avoir bouclé une dernière enquête. Mais deux ans plus tard, ils se retrouvent à Spooky Island où les a conviés l’intrigant Mondavarious (Rowan Atkinson). Bien entendu, leur séjour ne sera pas de tout repos…
Tout dans Scooby-Doo épouse fidèlement l’esprit du dessin animé. Que ce soient les décors et les monstres, mi-effrayants mi-comiques, les poses et les costumes typés des personnages, ou les pièges à fantômes qui ne marchent pas. Lillard est parfait en Shaggy; tout y est: la voix haut perchée, la démarche et les gestes dégingandés. Ses trois partenaires sont corrects dans des rôles aussi minces qu’une pellicule. Sans être remarquables, les trucages font leur effet; Scooby-Doo, entièrement créé par ordinateur, est très bien intégré. En fait, il semble même plus vivant qu’Atkinson qui joue sur le pilote automatique. Les scénaristes Craig Titley et James Gunn ont respecté, à quelques différences près, le canevas des épisodes originaux… en ayant trois fois plus de temps pour diluer l’intrigue. Est-ce pour cette raison qu’un concours de rots et de pets s’étire bêtement? Que la scène finale se révèle absolument inutile et sans intérêt?
Le grand mystère à élucider est de découvrir à qui ce film s’adresse. Aux nostalgiques? Inutile puisque Scooby-Doo est toujours en ondes – il paraît que ce cartoon détient le record de longévité au petit écran. Aux enfants? Le cabot les amusera, mais les allusions à la consommation de drogue leur échapperont. Aux ados? Pas assez audacieux. Aux adultes? Trop simpliste. Reste alors à se demander si la tendance à tourner en "vrai" les petits bonshommes de notre enfance se maintiendra. Devons-nous maintenant craindre la transposition de Yogi l’ours au grand écran?
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